Près d’un Belge sur cinq affronte des troubles de santé mentale
La santé mentale reste un défi majeur en Belgique, selon l’Enquête de santé de Sciensano. Tant le bien-être psychologique général que les troubles mentaux spécifiques comme l’anxiété ou la dépression, se détériorent depuis les vingt dernières années. Pour inverser cette tendance, des mesures seront nécessaires, en particulier pour les groupes les plus vulnérables.
Bien que six Belges sur dix jouissent encore d’une santé psychologique favorable, de plus en plus de personnes rapportent être stressées, manquer de sommeil à cause de leurs soucis et ressentir une grande fatigue, des signes d’un mal-être grandissant, qui font craindre un épuisement à long terme.
De plus, une personne sur dix se dit très insatisfaite de sa vie et une sur cinq se montre pessimiste quant à son avenir. Ces problèmes touchent généralement davantage les femmes, les personnes en âge actif et les personnes ayant un niveau d’éducation ou de revenu plus faible. Les indicateurs de bien-être sont généralement les moins favorables en Wallonie, et ils se détériorent encore. En Flandre, en revanche, où les chiffres restent les meilleurs, le recul est souvent plus important. Dans la région de Bruxelles, les chiffres restent stables.
Les troubles mentaux sont également en augmentation. Le trouble de l’anxiété touche désormais 13 % de la population, comparé à 11 % en 2018. Le nombre de Belges souffrant de dépression est lui passé de 9 % à 13 %. Les pensées suicidaires (6 %) ont assez peu augmenté, mais le nombre de tentatives de suicide est en progression depuis 2018, passant de deux à six pour mille. Les jeunes de 15 à 24 ans sont ici le groupe le plus vulnérable : près d’un sur quatre souffre d’un trouble anxieux et/ou dépressif, et les troubles alimentaires ainsi que les comportements suicidaires sont également plus fréquents.
Les problèmes liés au bien-être et à la santé mentale de la population font l’objet d’une surveillance depuis une vingtaine d’années, et la situation ne semble pas s’améliorer. D’autres recherches menées par Sciensano, telle que l’étude BELHEALTH, ont mis en évidence que des facteurs comme la solitude et le manque de contacts sociaux jouent un rôle important, car ils ont un impact fortement négatif sur la santé mentale. Or, les personnes vivant seules ou en situation monoparentale, et celles ayant un niveau d’instruction plus faible éprouvent plus souvent des sentiments de solitude et d’isolement social. Les grandes crises, telles que la crise économique, la pandémie de COVID-19 et le climat politique incertain au niveau international, jouent peut-être également un rôle.
Ces chiffres témoignent de la prévalence élevée et durable des troubles mentaux en Belgique. Ils mettent en évidence la nécessité de renforcer la prévention, ainsi que d’assurer la disponibilité et un accès équitable à des services de soutien psychologique, en particulier pour les groupes les plus vulnérables : les femmes, les jeunes et les personnes en situation sociale fragile.
Si vous pensez au suicide et que vous ressentez le besoin de parler à quelqu’un, vous pouvez contacter le Centre de prévention du suicide au numéro gratuit : 0800/32 123.
Ces chiffres ne sont pas basés sur des diagnostics cliniques, mais sur l’auto-déclaration de symptômes selon des listes établies au niveau international. Les enquêtes sur le bien-être subjectif et les troubles psychiques font partie du volet Santé mentale de l’Enquête de santé, dont la troisième et dernière partie est publiée le 28 octobre 2025. Les deux autres volets déjà publiés portent sur les Services de santé et la Santé et société. Plus tôt cette année, les rapports concernant l’état de santé et la qualité de vie, les déterminants de la santé et la prévention ont déjà été publiés. Les résultats de BELHEALTH sont également disponibles en ligne (https://www.sciensano.be/fr/projets/cohorte-belge-sante-et-bien-etre)
– Source : Sciensano

