Parfaite illustration de « l’Image imprimée », l’artiste belge, installé à Paris, Brecht Evens (°Hasselt/1986), figure majeure de la bande dessinée contemporaine, nous présente, jusqu’au dimanche 23 novembre, avec le support de l’ « Atelier Michael Woolworth », nombre de ses oeuvres, exposées au « Centre de la Gravure et de l’Image imprimée » (« CGII »).

© Brecht Evens/« Actes Sud »/2011
Diplômé de la « LUCA School of Arts », à Gent, il se fit connaître avec son roman graphique festif « Les Noceurs », lauréat, en 2011, du « Prix de l’Audace artistique et culturelle », au « Festival international de la Bande dessinée », à Angoulême, y remportant, également, en 2019, le « Prix Spécial du Jury », pour « Les Rigoles ».

© Brecht Evens/« Actes Sud »/2024
Son dernier album a été édité, en 2024, par « Actes Sud », sous le titre « Le Roi de la Méduse » (288 pages/19 x 26 cm), dont pas moins de 20 planches sont des lithographies, ce qui lui permet de réaliser un travail de superposition de couleurs générant de nouveaux tons, correspondant fort bien à sa pratique, et qu’il ne peut réaliser avec d’autres médiums, cette technique lui permettant de jouer de textures brumeuses, mélancoliques, variées, pleines de vie.

Brecht Evens © Photo : « Le Soir »/2025
Lors de la visite de presse, il nous confia : « Je dessine le désir d’un monde de diversité … J’ai appris à jouer avec l’imprévisibilité. »

© Oeuvre : Brecht Evens © Photo : « CGII »
Ses récits, souvent oniriques, libèrent les cases avec des illustrations hautes en couleur. Ses histoires remplies de poésie et d’humour, sont peuplées d’une galaxie incroyable de personnages, souvent en quête de sens.

© Brecht Evens © Photo : « CGII »
La présente exposition réunit l’ensemble des œuvres imprimées sous les presses parisiennes de l’ « Atelier Michael Woolworth », au cours des dix dernières années. Une occasion unique de découvrir l’une des grandes figures du neuvième art, qui vivifie son travail grâce à l’estampe.

© Brecht Evens © Photo : « CGII »
C’est à l’occasion d’un tirage de tête, commandé, en 2016, par la « Fondation Louis Vuitton », pour sa collection « Travel Book », qu’il rencontra le lithographe Michael Woolworth, ce qui lui fit dire : « Ce fut un coup de foudre artistique ! J’ai adoré sa façon de travailler, à tel point que je me suis inventé des trucs à faire dans son atelier, juste pour le plaisir de bosser avec lui. »

© Brecht Evens © Photo : « CGII »
Et de détailler son travail : « En gros, je prépare une image sur un calque, à l’encre de chine, que Michael utilise pour produire une plaque et effectuer l’impression. Il réalise, ensuite, plusieurs passages pour superposer les couleurs. C’est un tout autre rythme, mais c’est magique ».

© Brecht Evens © Photo : « CGII »
L’une des grandes forces du travail de Brecht Evens tient à sa capacité à jongler avec les couleurs. Dans le cas particulier du travail de l’estampe, il s’agit d’une superposition de couleurs et de textures, qui interagissent alors en en créant d’autres. Il peut donc concevoir des versions différentes comme c’est le cas de « Rigole Taxi ». Par ailleurs, comme les œuvres sont réalisées au sein de l’ « Atelier Michael Woolworth », l’artiste et son imprimeur n’ont parfois pas toujours le même avis sur les différentes nuances du rendu des couleurs, langage narratif de l’artiste, qui nous présente, ainsi, ses textures brumeuses, mélancoliques, variées, pleines de vie.
A noter que lors des tirages de la grande planche « Cartes », qui est aussi la couverture du premier tome de l’album « Le Roi Méduse », Brecht Evens & Michael Woolworth ont décidé d’en tirer deux versions, ne parvenant pas à trancher entre l’avis de l’un et de l’autre. Ses aquarelles et ses estampes jouent sur les effets de translucidité, pour suggérer le mouvement des personnages, utilisant le blanc du papier pour créer des textures.
A chacun d’entre nous de nous rendre compte du travail de Brecht Evens, réunissant l’estampe et la bande dessinée.

© Brecht Evens © Photo : « CGII »
Pour « LM Arts & Culture », Julien Damien évoque : « Un style détonant. Soit un trait fougueux, oscillant entre figuration et abstraction, des pages, comme des tableaux, réalisées à l’aquarelle et à la gouache, servant des histoires sans bulles, mais pas moins pétillantes. »

© Photo : « CGII »
Ouverture : jusqu’au dimanche 23 novembre, du mardi au dimanche, de 10h à 18h (fermeture de la billetterie à 17h30). Prix d’entrée (pour toutes les expos) : 8€ (6€, dès 65 ans / 5€, pour les enseignants & les membres d’un groupe de minimum 10 personnes / 3€, pour les étudiants de moins de 25 ans & demandeurs d’emploi / 2€, pour les membres d’un groupe scolaires de minimum 10 personnes / 1€25, pour les « Art. 27 » / 0€, pour les moins de 12 ans & les membres d’un groupe scolaire de l’enseignement obligatoire de la « FWB »). Gares « SNCB » : « La Louvière Centre », à 650m, & « La Louvière Sud », à 1.500 m. Contacts : accueil@centredelagravure.be & 064/27.87.27. Site web : https://www.centredelagravure.be/.
Inclue dans le prix d’entrée, une autre exposition nous propose les oeuvres de 22 jeunes artistes, également jusqu’au dimanche 23 novembre : le 34e « Prix de la Gravure et de l’Image imprimée de la Fédération Wallonie‑Bruxelles », jumelée au » Prix du Hainaut des Arts Plastiques », ce dernier étant décerné par le « Secteur des Arts plastiques » de la Province de Hainaut.
Le Jury du 34e « Prix de la Gravure et de l’Image imprimée de la Fédération Wallonie‑Bruxelles » – composé de Catherine de Braekeleer (Présidente, directrice honoraire du « CGII »), Yuna Mathieu-Chovet (représentante de la FWB), Lukasz Kurzatowski (lauréat, en 1963, du « Prix de la Gravure ») et Frederik Langhendries (lauréat, en 2014, du « Prix de la Gravure ») – a remis ce Prix, parmi 69 candidats, à Delphine Deguislage.
Yves Calbert.

