Des fouilles Porte de Paris… à Lille !
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Des fouilles Porte de Paris… à Lille !

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Ils sont descendus sous terre pour remonter le temps, du côté de la Porte de Paris située au cœur d’un projet de réaménagement urbain. Qu’ont trouvé les archéologues ?

L’ancienne Porte des Malades n’a pas montré le bout d’une pierre. « Elle doit se trouver plus proche de la Porte de Paris, au niveau des jardins », explique Sandrine Vistel, archéologue et responsable du chantier de fouilles qui a été mené pendant presque un mois, d’un côté de cette Porte de Paris, justement.

Car la rue Pierre Mauroy est actuellement en pleine transformation urbaine, de l’avenue Kennedy au boulevard Denis Papin. Et le Service régional d’archéologie a jugé bon d’y engager des recherches préventives, afin que les travaux n’affectent pas ou ne détruisent pas le patrimoine archéologique. Ici se racontent des pans de l’Histoire de la ville.

Souvenirs de l’activité textile

À défaut d’être tombée sur l’ancienne Porte des Malades, l’équipe de six archéologues a retrouvé des voiries en silex dont la plus ancienne date de la fin du Moyen Âge.

« Nous avons également mis au jour les vestiges de maisons et de caves qui s’érigeaient devant la Porte de Paris à l’époque Moderne, de la fin du XVIIe siècle jusqu’au XIXe siècle », remarque Sandrine Vistel.

Et un peu plus loin, rue Pierre Mauroy, du côté de l’ancien Hospice Gantois (aujourd’hui un hôtel), les spécialistes ont identifié tout un secteur d’habitations de cette époque Moderne, avec des bâtiments construits en briques. Certains présentent un burguet, escalier qui s’ouvrait directement sur le trottoir, témoin de conditions de vie ou de travail misérables dans des caves.

À l’arrière de ces bâtiments, des cours, des puits et des fosses de travail avec des petits tonneaux en bois, rappellent que dans ce secteur de la Paroisse Saint-Sauveur se déployait une activité textile.

Vie quotidienne durant six siècles

Ces bâtiments modernes recoupent des niveaux plus anciens, attribués au Moyen Âge (XIIIe-XVe s.). Ils prennent la forme de fosses, de fours ou de jardins.

Sur la place Simon Vollant, côté rue de Denain, un segment des fortifications (celles modifiées par Vauban à la fin du XVIIe siècle) a aussi été observé : le mur des remparts construit en calcaire de Lezennes et en briques, la levée de terre qui le consolide à l’arrière et le mur qui soutient ces terres.

Quant aux objets récoltés (pots en céramique et en faïence, objets en verre), ils seront nettoyés, recollés puis analysés afin de préciser l’évolution de ce quartier entre le XIIIe siècle et le XIXe siècle. Ils pourront apporter de nouvelles informations sur la vie quotidienne des Lillois sur ces six siècles d’occupation.

Par Valérie Pfahl

« Des malades » à « Paris »

La Porte de Paris actuelle a été érigée de 1685 à 1692 pour célébrer la prise de Lille par Louis XIV, en 1667. Entré triomphalement dans la ville par la Porte des Malades, il décide qu’elle doit être remplacée par un monument bien plus majestueux.

Cette Porte des Malades avait été construite suite au 2e agrandissement de la cité, vers 1273. Pour annexer les paroisses de Saint-Maurice et Saint-Sauveur, le périmètre fortifié avait été agrandi.

Cette porte d’enceinte avait alors pris le nom « des malades » car elle menait au faubourg du même nom, connu pour sa maladrerie (aujourd’hui emplacement de la Gare Saint-Sauveur et de l’école des arts et métiers). Fondée vers 1233, elle était réservée aux bourgeois lillois atteints de la lèpre.

(Photo : ©Dan R. et Inrap)

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