Au “Hangar”, à Ixelles, jusqu’au 13 Juillet : les 40 Ans de “Reporters sans Frontières”

« On n’a pas tous les jours 20 ans », ni deux fois 20 ans ! A l’occasion de ses 40 ansl’ « ONG » (« Organisation Non Gouvernementale »« Reporters sans Frontières » (« RSF ») – fondée en 1985, à Montpellier, par quatre journalistes, lauréate, en 2005, du « Prix Sakharov », décerné, pour honorer la liberté de l’esprit, par le Parlement européen – nous invite à découvrir, gratuitement, son exposition de photographies« Photographiez le Monde de Demain »au rez-de-chaussée du « Hangar », à Ixellesun « Centre d’Art » sis sur une accueillante place du Châtelain, superbement rénovéetout en verdure.

Sur leur site web, nous apprenons que, depuis le 01 janvier 2025, en six mois, dans le monde entier, 18 journalistes ont été tués534 étant emprisonnés, de même que 40 collaborateurs des médiasplus de 70 % des fonds d’urgence de « RSF » ayant été alloués, en 2024, pour des  réinstallations temporaires & des exils définitifs.

… Et « RSF » de préciser : « Soutenir le journalisme en exil n’est pas une option, mais une nécessité, face à une répression croissante et à une propagande, qui réduisent peu à peu au silence toutes les voix indépendantes. »

« Toute l’essence du travail des journalistes et des photoreporters est d’informerrendre les faits accessibles à toutes et à tousdonner à voir ce qui, sinon, pourrait rester invisible. »

À Gazaoù plus de 200 journalistes ont été tués par l’armée israélienne, depuis le 7 octobre 2023, « RSF » œuvre sans relâche, en dépit d’un blocus de l’enclave assiégée, pour faire parvenir de l’aide humanitaire, ainsi que du matériel aux professionnels de l’informationqui poursuivent leur travail au risque de leur vie.

En Ukraine, à Lviv et à Kyiv« RSF » a ouvert deux « Centres pour la Liberté de la Presse« , afin de fournir aux journalistes sur place, l’équipement, l’assistance et les ressources nécessaires à la poursuite, aussi sûre
que possible, de leur travail, ces « Centres » ayant permis
, en 2024, de soutenir près de 1.900 journalistes, de 270 médias.

Ces photos, en grands formats, sont classées en trois sections : Crises, Environnement & Exil.

Parmi les 40 « RSF » dont les photos nous sont proposées, relevons, subjectivement, quelques clichés :

** d’Irène Barlian (lauréate, en 2022, du « Prix Objectifs Documentary »), à Pekalongan, en  Indonésie, en 2022, Nanang (37 ans) & Suroso Kasim (55 ans) posant devant leur maison détruite.

Rise par Irene Barlian

© Irène Barlian/« RSF »/2022

** d’Alessandro Cinque (lauréat, en 2023, du « World Press Photo Award » &, en 2021, du          « Prix Pulitzer »à Ayaviri, au Pérou, en 2021, où l’arrivée d’une société pétrolière perturbe l’économie locale basée sur la production du fromage & du lait, une PéruvienneMargarita, étant photographiée, couchée, avec son chapeau typique posé sur son visage.

© Alessandro Cinque/« RSF »/2021

** de Samar Abu Elouf (10è lauréate annuelle du « Prix Anja Niedringhaus », pour le courage en photojournalisme), dans la Bande de Gaza, en Palestineayant capté, en 2023, l’inquiétude d’enfants, qui, jouant dans une cour, regardent vers le ciel, au son des frappes aériennes israéliennesCette photographe écrivit : « L’appareil photo a fait de moi une femme forte, et je continuerai à travailler et à prendre des photos jusqu’à mon dernier souffle ».

** d’Adriana Loureiro (lauréate, en 2024, du « World Press Photo Award »), qui, en 2022, à  Punta de Mataau Vénézuelaa photographié, en 2022, une famille jouant paisiblement à des jeux de société, à la nuit tombée, éclairée par une raffinerie de pétrole en feu, suite à une explosion.

** de Mads Nissen (lauréat, à 3 reprises, du « World Press Photo Award » & désigné, en 2023,      « Photographe international de l’Année »par « Poy Photography Picture of the Year »), à Cali, en Colombie (2021), un pays où, en 50 ans, 7 millions d’autochtones ont été déportés, victimes de conflits entre l’armée gouvernementale et des groupes paramilitaires, un  conflit illustré par un homme cagoulé, assis sur un lit, où reposent trois revolvers.

** d’Ingmar Björn Nolting (photographe, notamment, pour le « New York Times »), à Kalkar, en Allemagne, en 2023, sur le site d’une centrale atomique, achevée en 1984, mais n’ayant jamais été mise en service, pour des raisons politiques et de coût, accueillant aujourd’hui le parc d’attractions « Wunderland Kalkar ».

Ingmar Björn Nolting/« RSF »/2023

** d’Alice Pallot (diplômée, en 2018, d’un Master en photographie de l’ « ENSAV-La Cambre »), à la Baie de Saint Brieuc, en Bretagne, nous propose un cliché, de 2022, extrait de ses 25 expos européennes « Algues maudites, une Mer de Larmes », illustrant la pollution visuelleolfactive & toxique des algues vertes, à l’origine de plusieurs décèsle premier remontant à 1989, … une conséquence du réchauffement climatique & des déchets de l’agriculture intensive.

© Alice Pallot/ »RSF »/2022

** de Fred Ramos (lauréat, en 2014, du premier Prix de la catégorie « Vie quotidienne » du             « World Press Photo Award »pour sa couverture des milliers de personnes disparues au  Salvador, lui-même étant un Salvadorien, vivant au Mexique, depuis 2020, il ne peut que s’intéresser au souhait de migration de ce pays vers les Etats-Unis, d’où sa photo, en 2018, avec  Nicole CruzDavid Garcia & leur fils de 2 ans, qui, ayant fui le Honduras, gangréné par les menaces de gangs, regardent le sol américain, de ce « mur d’acier » séparant le Mexique des Etats-Unis.

** de Sebastião Salgado (fait, en « docteur honoris causa » de l’Université de Namur, lauréat de très nombreux Prixdont, en 2024, le « Sony World Photography Award »), en Amazonie brésilienned’où il nous rapporta, notamment, d’intéressants photos d’autochtones de différentes ethnies,188 étant répertoriées, parlant 150 langues, 114 groupes n’ayant jamais été contactés à ce jour. Réalisé, en 2014, il nous dévoile, ici, son cliché expressif du chaman Ângelo Barcelos, de la communauté Yanomami, de Maturacá.

Chaman yanomami en rituel (Sebastião Salgado) © « RSF »/2014

** de Gaël Turine (enseignant le photojournalisme à l’ « Université Libre de Bruxelles »   {« ULB »}), à Port-au-Prince, en Haïti (2025), où 90% de la Ville est contrôlée par des gangs, qui se font la guerre, la photo nous montrant trois enfants équipés de kalachnikovs.

Ouverture jusqu’au dimanche 13 juillet, du mercredi au dimanche, de 12h à 18h. Entrée libre.  Contacts : 02/538.00.85 & contact@hangar.artSites web :  https://www.hangar.art https://rsf.org/fr.

** Soulignons que trois importantes expositions de photographies attendent notre visite :

 « Steve McCurry Icons », à Bruxelles, au N° 5 de la Grand’ Place, une exposition qui nous permet de découvrir, jusqu’au lundi 01 septembre, une centaine de photographies de Steve McCurry, l’un des « Reporters sans Frontières » exposés au « Hangar »Site web https://www.mccurryicons.com.

– « Amazonia », à Bruxelles, sur site de « Tour & Taxis »jusqu’au mardi 11 novembredans une ambiance musicale confiée à Jean-Michel Jarre Lyon/1948), découvrons plus de 200 photographies de la forêt amazonienne et de ses autochtones, réalisées par Sebastião Salgado  (1944-2025). Site web : https://www.expo-amazonia.com/.

** « National Geographic, à la Découverte des Océans & du Monde sauvage », à Liègeau sein de l’espace muséal de la Gare ferroviaire des Guillemins, est accessible  jusqu’au  dimanche 28 septembreSite web :                             https://www.europexpo.be/expo/index.php/expo-nationalgeographic.

Yves Calbert.