#Commerce : Chez #Decathlon, on n’aime pas les syndicalistes

#Commerce : Chez #Decathlon, on n’aime pas les syndicalistes

#Commerce : Chez #Decathlon, on n’aime pas les syndicalistes

Le défi du partage : Vos amis vont adorer ce contenu autant que vous, prêts à le partager?

Comme dans de nombreuses entreprises à cette période, un comité d’entreprise se tient récemment dans la chaîne de magasins de sport Decathlon. Ce qui est toutefois particulier, c’est que Decathlon en a refusé l’accès aux experts du syndicat pour soutenir les élus syndicaux. Un énième signe de mépris total pour la concertation sociale de l’entreprise. Les syndicats demandent aux autorités d’intervenir enfin.

Chez Decathlon, une grève de trois jours a encore eu lieu au dépôt de Willebroek au début du mois de février. La simple demande principale des syndicats était d’être reçus par la direction pour un entretien. La réponse de la chaîne de magasins de sport s’est révélée être un avertissement : une requête unilatérale qui a mis fin au piquet de grève au bout de trois jours.

Depuis quelque cinq ans, la concertation sociale chez Decathlon n’existe plus. Bien que les syndicats sachent qu’il existe des situations de travail problématiques, en particulier au dépôt de Willebroek, il y a un refus total et manifeste de faire quoi que ce soit à ce sujet. Plus encore, il s’agit d’un choix délibéré. Il n’est pas exagéré de parler d’un « bashing syndical » délibéré.

La liste des répressions syndicales est trop longue pour être énumérée dans un communiqué de presse : interdiction aux syndicalistes de se rendre sur le terrain, refus de libérer les délégués pour les réunions légalement obligatoires (organisées par Decathlon), absence aux conciliations organisées dans le giron de la commission paritaire au SPF Emploi, obstruction aux demandes d’intervention du SEPPT introduites légalement… Nos délégués syndicaux sont pris pour cible et tombent malades à cause du harcèlement.

En ce qui concerne le travail dans les entrepôts, on parle parfois de «verdozing» en néerlandais pour signifier que notre pays est envahi par les «caisses en carton», en référence à la forme que prennent ces entrepôts. Dans certaines de ces caisses, on travaille très bien, mais trop souvent, l’intérieur reste dans l’ombre. C’est aussi le cas chez Decathlon, du moins c’est ce qu’il ressort de chacune de leurs actions pour assurer la transparence par le biais de la concertation avec les représentants du personnel.

Aujourd’hui encore, quelques experts syndicaux se sont à nouveau présentés pour soutenir leurs délégués. L’accès leur a été refusé alors que la loi prévoit clairement le droit de fournir un soutien à cet égard.

L’inspection, tant sociale que du bien-être, est au courant. Nous demandons instamment à l’inspection d’œuvrer pour obliger Decathlon à respecter la concertation sociale. Nous adressons par la même occasion également cet appel aux responsables politiques des services d’inspection, à savoir le SPF Emploi.

La Belgique se caractérise par l’existence d’une tradition de concertation sociale. Cette concertation ne peut exister que si les règles du jeu qui organisent ce dialogue sont respectées – et imposées en cas de non-respect. Les politiques qui affirment croire en la valeur ajoutée de la concertation sociale ne peuvent pas rester les bras croisés.

Si ces mêmes politiques et commentateurs se demandent pourquoi les syndicats s’opposent au projet du ministre de la Justice de durcir le droit de manifester, il suffit de regarder ce que nous avons vécu lors des piquets de grève chez Delhaize et Decathlon. Il s’agit d’entreprises qui organisent la concertation avec elles-mêmes et qui sont aujourd’hui confortées sur les plans juridique et judiciaire dans l’idée qu’elles peuvent s’en tirer à bon compte.

Photos© Bernard Rosenbaum

Source SETCA-FGTB