Commerce : non aux flexi-jobs, non aux travailleurs-sparadraps
La période des fêtes est toujours une période où les magasins tournent à plein régime. L’un des moments les plus ‘chauds’ de l’année en terme de ventes et de chiffres d’affaires. Le covid complique un peu plus les choses. De nombreux travailleurs sont déjà en arrêt maladie ou en quarantaine et cela risque de s’intensifier. L’annonce de la fermeture anticipée des écoles va également avoir un impact sur la vie de nombreux parents travailleurs du commerce et pourrait augmenter plus encore le manque de personnel.
Les employeurs sont directement montés au créneau pour réclamer des mesures en vue d’éviter des fermetures de magasins à cause d’un manque de main d’œuvre. En ce qui concerne les commerce dits essentiels, ils exigent que la règle sur la garde prioritaire des enfants soit modifiée également en faveur des travailleurs du secteur (et pas seulement les travailleurs des soins de santé). Nous soutenons bien évidemment cette revendication. Ils réclament également la possibilité de recourir à des étudiants jobistes en journée durant la semaine précédant les vacances de Noël.
A côté de cela, Comeos en profite aussi pour relancer au travers d’un tweet l’idée d’introduire des flexi-jobs dans le secteur. Les flexi-jobistes dans le commerce seraient ainsi un complément parfait permettant de pallier aux problèmes de main d’œuvre au moment de pics d’urgence (comme dans le cas des fêtes de fin d’année). Des travailleurs ‘sparadraps’, flexibles à souhait et qu’on pourrait utiliser quand on en a besoin…
Pour le SETCa, il n’en est pas question : non aux flexi-jobs. La solution n’est pas là. Nous dénonçons depuis des années le nombre trop important de contrats à temps partiels (non volontaires) dans le secteur.
Bien évidemment, le temps partiel non volontaire ne concerne pas tous les travailleurs. Certains sont à temps partiels par choix mais pour la plus grande majorité, la réalité est toute autre. Ce qu’on leur propose, ce sont des contrats précaires, à temps partiels, avec lesquels ils peinent à joindre les deux bouts et pour lesquels ils voudraient pouvoir prétendre à plus d’heures de contrat. Ce qu’on leur refuse la plupart du temps.
Ce dont Comeos rêve, c’est d’un marché du travail hyper flexible : disposer des travailleurs quand ils en ont besoin sans chercher à rendre l’emploi attractif, comme avec les contrats flexi-jobs ou étudiants. Le contexte sanitaire rend certes la situation dans le secteur critique mais il faut se poser la question d’où se situent réellement les besoins en termes de bras supplémentaires. Nous plaidons pour des mesures structurelles, encadrées collectivement, qui permettent d’améliorer les contrats de travail en priorité et de recourir à des heures en plus là où c’est possible.
Lors des dernières négociations sectorielles, les employeurs étaient demandeurs de discuter d’une annualisation du temps de travail sans encadrement. Les organisations syndicales étaient elles aussi prêtes à en discuter, avec encadrement. Comeos a finalement décidé de retirer ce point des discussions… Ceci aurait justement pu permettre d’avoir recours à des prestations des travailleurs du secteur en plus en période de rush.