Dakar 2026 : Un défi renouvelé entre tradition, innovation et montée en puissance des talents saoudiens
Le Dakar 2026 s’annonce comme l’une des éditions les plus exigeantes et les plus stratégiques jamais conçues. Révélé à Jeddah en présence du champion local Yazeed Al Rajhi, le parcours propose une boucle gigantesque de 8 000 km — dont 4 900 km chronométrés — reliant Yanbu à Riyadh avant de revenir au point de départ. Les organisateurs ont voulu une édition équilibrée, variée, mais surtout fidèle à l’ADN du Dakar : l’endurance, la navigation et la gestion mécanique resteront plus que jamais décisives.
À cette équation sportive déjà redoutable s’ajoutent des enjeux humains et technologiques majeurs, avec notamment l’émergence d’une nouvelle génération de talents saoudiens et la montée en puissance des véhicules à énergies alternatives via le programme Mission 1000.
La 48e édition du Dakar accueillera 325 véhicules en compétition officielle (118 motos FIM, 207 véhicules FIA), auxquels s’ajouteront 97 véhicules historiques engagés dans le Dakar Classic. Au-delà de la tradition, l’édition 2026 marquera également une étape importante dans la transition énergétique du rallye-raid, grâce à l’introduction de motos électriques, de camions hybrides et d’un engagement renforcé envers les biocarburants.
Un parcours 2026 placé sous le signe de l’équilibre et de l’endurance
La boucle Yanbu–Riyadh–Yanbu reprend les éléments qui font la réputation moderne du Dakar, mais avec un dosage repensé pour renforcer la régularité et la stratégie. Si les paysages et les terrains restent variés — dunes immenses, pistes rapides, zones rocailleuses — le véritable changement se trouve dans l’agencement des difficultés.
Dès le départ, installé sur les rives de la mer Rouge, les concurrents entrent dans une alternance de terrains rapides et de sections techniques. Le rythme s’intensifie avec une innovation majeure : deux étapes marathon-refuge, programmées en milieu de première semaine puis au cours de la seconde. Contrairement aux marathons classiques, ces nuits s’effectuent dans des bivouacs réduits à l’essentiel, sans assistance extérieure. Seuls les concurrents peuvent s’entraider, ce qui remet en lumière la solidarité, la mécanique de terrain et la gestion du stress.
Le premier marathon (étapes 4 et 5) impose une parfaite maîtrise du rythme pour éviter la casse. Mais la véritable épreuve de force arrive juste avant la journée de repos, avec l’étape la plus longue du rallye : 925 km, dont 336 km de spécial entièrement tracée en dunes et sable. Une étape taillée pour créer de gros écarts.
La journée de repos à Riyadh, bien que cruciale, ne marque pas une rupture dans la tension générale. La deuxième semaine relance la difficulté avec une étape longue vers Wadi ad-Dawasir, qui n’avait plus été visitée depuis 2022, avant d’enchaîner avec un second marathon, également séparé entre FIA et FIM. Une configuration rare qui oblige les concurrents à maintenir une attention extrême malgré la fatigue.
À ce stade, certains penseront avoir fait le plus dur. Erreur : il restera encore 1 700 km, dont 762 km de spéciale. L’un des points noirs annoncés est l’étape 11 entre Bisha et Al Henakiyah, où la navigation pourrait bouleverser les classements. Dans cette région, les erreurs de cap ou de lecture de terrain coûtent cher et les leaders devront conserver leur sang-froid jusqu’au retour à Yanbu.
Le Dakar 2026 ne vise pas à surprendre par des innovations extrêmes, mais plutôt à proposer un challenge cohérent, éprouvant et équilibré, faisant de la régularité et de la résilience les clés du succès.

Saudi Next Gen, Mission 1000 et le futur technologique : le Dakar regarde loin devant
Au-delà de la course, l’édition 2026 illustre la transformation du rallye-raid en laboratoire d’innovation technologique et en tremplin pour les jeunes pilotes. L’un des exemples les plus marquants est Saudi Next Gen, un programme éducatif destiné à former les futurs champions saoudiens. Lancé lors du Dakar 2025, il a permis à cinq équipages de suivre une formation accélérée et de se mesurer entre eux pour tenter d’obtenir un engagement en 2026. Parmi eux, deux binômes ont décroché leur place :
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Hamza Bakhashab & Raed Alassaf,
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Abdullah Al Shegawi & Fahad Alamr,
qui prendront le départ en catégorie SSV.
Une nouvelle promotion suivra à Yanbu cinq jours de formation intensive, regroupant des talents issus de disciplines variées des sports mécaniques. L’objectif est clair : faire émerger une génération capable de rivaliser un jour avec les références du rallye-raid, dont Yazeed Al Rajhi est aujourd’hui la figure emblématique.
Parallèlement, Mission 1000, initiative technologique majeure du Dakar Future, entre dans sa troisième édition. Sept motos 100 % électriques et un camion hybride hydrogène-biodiesel s’élanceront chaque jour sur des parcours de 100 km. Cette évolution permet aux constructeurs de tester en conditions extrêmes leurs innovations énergétiques.
Parmi les véhicules engagés :
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les motos Segway, équipées de batteries améliorées ;
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les Arctic Leopard, pilotées par trois Espagnols ;
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les Stark Future, déjà reconnues commercialement ;
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le camion KH7, fidèle au rendez-vous depuis plusieurs éditions.
Enfin, l’organisation du Dakar renforce son engagement dans l’utilisation des biocarburants, une transition cohérente avec les ambitions environnementales du rallye-raid et de l’Arabie Saoudite.
Le Dakar 2026 apparaît ainsi comme une édition charnière, où le défi sportif reste central mais où les innovations, la formation des jeunes talents et les énergies du futur prennent une importance croissante. Une course pour les champions d’aujourd’hui, mais aussi, clairement, pour ceux de demain.
Source :https://www.dakar.com/fr

