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Ils étaient prêts aux pires atrocités pour conserver l’éternelle jeunesse. Un portrait de douze personnages au visage en décomposition…
Chronique : Au début, Le Portrait du mal semble être un roman classique sur le meurtre mais cette touche n’est pas immédiatement apparente, pas de fantôme blanc du coin de l’œil ou de créature étrange et effrayante passant d’une ombre à l’autre. En fait, pendant le premier chapitre, il ne semble y avoir rien d’autre qu’un homme âgé, un tueur en série peut-être, qui prend un auto-stoppeur, une jeune femme en pèlerinage personnel pour comprendre son père perdu. Mais Maurice Gray n’est pas un homme ordinaire et Alison Shrader n’allait jamais arriver à destination.
Contrairement à la plupart des livres où l’action peut parfois prendre plusieurs chapitres pour commencer, à la fin du premier chapitre, l’horreur commence, avec Mlle Shrader comme victime, et ce qui se passe est très implicite. Sa peau est prélevée de son vivant et est ensuite portée par Cordelia, la sœur de Maurice. Il est donc évident que ces personnes ne sont pas normales, principalement parce que qui porterait un costume de peau ? Seulement quelqu’un qui voudrait cacher un défigurement ou quelque chose de pire. Il n’est donc pas exagéré, dès le début, de réaliser que les Gray sont associés au surnaturel et à l’horreur qui va suivre.
Mais ce qui suit est de loin l’une des lectures les plus intrigantes, mais parfois difficiles. Si l’idée d’écorcher vif ne vous rebute pas, ce qui va suivre risque de le faire. Bien sûr, ce livre n’est pas destiné aux jeunes lecteurs et le texte de présentation laisse entendre la brutalité qui se dégage de ces pages. Cependant, même si je savais dans quoi je m’embarquais, je n’avais pas prévu la lourdeur du texte, ni l’habileté de Masterton à livrer un roman policier qui contient autant d’horreur, d’angoisse et de désespoir. Et pourtant, j’ai eu du mal à poser le livre. Les personnages sont très agréables à lire, rusés, intelligents, réalistes et attachants. Qu’il s’agisse d’un collectionneur d’art, d’un shérif, d’un médium ou d’un petit garçon, chaque personnage avait sa place dans le récit.
Maurice et Cordelia Gray sont les personnages les plus remarquables, avec leur charisme et leur ruse, ils font des adversaires redoutables qui ont toujours une longueur d’avance sur leurs poursuivants. Par moments, on éprouve de la sympathie pour leur sort, puisque la cause de leur souffrance n’est pas encore connue. J’ai cru pendant un moment qu’ils étaient de simples victimes des circonstances, mais Masterton nous livre une fois de plus un roman plein de rebondissements étonnants et délicieux qui révèle une histoire semblable à celle de Dorian Gray, mais si vous me permettez de le dire, je crois que cette histoire est beaucoup plus sombre que celle de Dorian Gray.
Des personnages qui n’ont apparemment pas leur place dans l’histoire sont impliqués, mais la partie la plus frappante de ce conte est le tableau. La référence à Dorian Gray révèle le secret du tableau, certes, mais je n’ai jamais lu un conte qui jouait aussi bien de ce mythe. Le tableau n’est pas seulement un outil pour maintenir la beauté et l’immortalité, il a littéralement une vie propre, mais il y a encore plus d’horreur à dévoiler. Les secrets que renferme cette peinture sont bien plus profonds qu’il n’y paraît à première vue, son créateur, la famille qu’elle représente, la peinture elle-même ont tous leur propre histoire à raconter. Et à la toute fin, là où le tableau devrait être détruit, caché ? Un autre rebondissement majeur est révélé, suivi d’une série de révélations choquantes et d’un voyage qui défie l’imagination et qui incite pourtant l’esprit à s’emballer. Les possibilités, l’aventure, l’horreur.
Ce que j’ai le plus apprécié dans ce livre, c’est l’impression de mystère. Dans le cas de Forest Ghost, le protagoniste était évident, mais dans ce récit, le personnage principal est obscur. Est-ce Vincent, Jack, Charlotte, Edward ? Ils ont tous leur importance, ce sont tous de grands personnages à part entière, mais il y a un personnage qui a la plus grande importance. Un outsider qui a de nombreux liens avec la famille Gray et qui détient la vérité sur leur existence, cachée dans un endroit sûr. Seul ce personnage peut percer le mystère et commencer à comprendre les subtilités qui maintiennent Cordelia et Maurice en vie. Et peut-être ce personnage est-il le seul moyen de mettre fin à leur malheur.
Pour ceux qui aiment le genre de l’horreur mélangé au crime et au mystère, ce livre est peut-être fait pour vous. Mais attention, c’est un livre qui ne doit pas être lu par les personnes à l’estomac fragile. J’ai adoré chaque chapitre, chaque moment où j’ai frémi et lu, horrifiée et étonnée à mesure que l’histoire se dévoilait. Très peu de livres peuvent me surprendre aussi bien que celui-ci l’a fait.
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