De la naissance jusqu’au moment où un enfant est complètement ‘propre’, les parents doivent changer en moyenne environ 4000 couches-culottes. Cela génère bien entendu beaucoup de déchets et toutes ces couches jetables constituent une part importante de l’ensemble des déchets ménagers de la Région bruxelloise. « En Flandre et en Wallonie, on a déjà reconnu que de nombreuses avancées environnementales peuvent être réalisées grâce à une collecte plus efficace ou à l’utilisation de couches réutilisables », explique la députée bruxelloise Bianca Debaets (CD&V). « Mais au niveau du Gouvernement bruxellois, où les Ecolos sont pourtant aussi à la manœuvre, on n’a même pas lancé le moindre projet pilote ».
Les dernières statistiques disponibles au niveau bruxellois remontent à 2010. A l’époque, on recensait à ce niveau 14.000 tonnes de déchets par an, soit environ 280 kilos de couches jetables par bébé. Deux ans plus tôt, en 2008, deux projets pilotes sur les couches réutilisables avaient été lancés mais ils n’ont pas fait l’objet d’un suivi. « Et c’est dommage, étant donné qu’il s’agit d’une part non négligeable de la masse globale de déchets », regrette Bianca Debaets, qui a interrogé le ministre compétent Alain Maron en commission de l’Environnement. « En moyenne, les couches jetables représentent 12,1% de tous les déchets ménagers, ce qui n’est clairement pas une petite quantité… »
« Le Gouvernement bruxellois a repris dans son accord de majorité de nombreux objectifs ambitieux en matière de recyclage, mais rien n’est dit sur ces couches », précise Bianca Debaets. « C’est étonnant car, avec Ecolo et Groen, on retrouve quand même deux partis au pouvoir qui devraient saisir les possibilités à cet égard. Pourtant, rien de concret n’est entrepris pour garantir des gains environnementaux nécessaires et si importants. Le sujet a déjà été débattu entre les Régions, ce qui en soi est positif, mais ça s’arrête là. Je pense que c’est une attitude très paradoxale et qui démontre un manque d’ambition réelle de ce gouvernement teinté de vert ».
Les exemples de la Wallonie et de la Flandre
Selon Bianca Debaets, la Région bruxelloise ferait bien de s’inspirer des efforts fournis du côté flamand et wallon. « En Flandre, une étude préparatoire a commencé sur une éventuelle collecte sélective et un recyclage des couches. Et en Wallonie, il n’est plus permis de jeter des couches usagées avec des déchets organiques depuis le début de cette année», poursuit Bianca Debaets. « Dans les deux autres Régions de notre pays, on ne passe pas à côté des occasions pour sensibiliser les familles par rapport à cette problématique compte tenu de la quantité énorme de déchets générée par les couches jetables et ainsi les inciter à passer aux couches réutilisables ».
« Ce serait bien que Bruxelles prenne ces actions mises en place en Flandre et en Wallonie comme exemple », conclut Bianca Debaets. « Ici aussi, nous pourrions facilement démarrer de nouveaux projets pilotes, les crèches pourraient être un partenaire idéal à ce niveau. Actuellement, il existe déjà une page sur le site Internet de Bruxelles Environnement par rapport aux déchets des crèches. On y mentionne aussi la plus-value que représentent les couches lavables, mais malheureusement on n’en fait rien concrètement. Et pourtant, cela pourrait avoir beaucoup d’effets positifs pour l’environnement et pour les finances des jeunes parents et des crèches… »