Joseph Poelaert (1817-1879) était un architecte bruxellois qui a marqué la Belgique naissante. C’est sous Léopold Ier qu’il érigea des œuvres aussi monumentales que l’église Notre-Dame de Laeken, la colonne du Congrès, le Théâtre de la Monnaie et, évidemment, le palais de justice. Moins connue, l’église Sainte-Catherine fut réalisée à la fin de sa vie et sa restauration s’avère bien nécessaire.
L’église Sainte-Catherine n’est pas simplement connue par l’existence d’un des derniers urinoirs bruxellois qui « embaume » son entrée… Poelaert l’a érigée en s’inspirant de l’église Saint-Eustache à Paris en reprenant les constantes des façades des lieux de culte français du XVIe siècle. Poelaert a en fait mélangé plusieurs styles d’architectures de la Renaissance tels le plein cintre, la colonne corinthienne, la forme des édicules qui surmontent les contreforts ; d’autres appartiennent par contre au style gothique, tels les contreforts, la division des fenêtres, les arcs-boutants, le plan en croix de l’édifice.
Il est bon de rappeler qu’après les inondations de la Senne en 1850, le bassin Sainte-Catherine est comblé et la première pierre de l’église est posée en 1854. Les plans sont l’œuvre de Poelaert mais les travaux sont achevés en 1873 sous la conduite de Wynand Janssens.
Une première restauration a été faite il y a douze ans. Elle s’était attachée à la façade donnant sur la place Sainte-Catherine. Sous la houlette de Beliris, cette seconde restauration concerne la façade latérale gauche donnant sur le marché aux poissons. Un travail minutieux y est prévu puisque la pierre de Gobertange, une pierre naturelle poreuse, sera nettoyée dans son intégralité. Les croix et les gargouilles disparues seront remplacées. Des travaux importants seront consacrés à la taille des pierres, aux vitraux, à la menuiserie, à la maçonnerie, des métiers très recherchés pour cette restauration. Cette rénovation coûte 3 millions d’euros et devrait être achevée en 2023.
Bernard Rosenbaum