“WANTED LUCKY LUKE”, 2È “ONE SHOT” DE MATTHIEU BONHOMME (“LUCKY COMICS”-“DARGAUD”)

Ce deuxième « one shot » de « Lucky Luke », « Wanted Lucky Luke » (Ed. « Lucky Comics »–« Dargaud »), scénarisé, dessiné et colorisée par Matthieu Bonhomme, commence par la dernière case – « I am a poor lomesone cowboy, I am a long way from home » -, chère au créateur, en 1947, de ce personnage, l’auteur courtraisien « Morris » (Maurice de Bevere/1923-2001).
1ère planche (page 3) de « Wanted Lucky Luke » © Matthieu Bonhomme/« Lucky Comics »-« Dargaud »
Nous retrouvons cette chanson, fredonnée en anglais, à la 68è et dernière page de « Wanted Lucky Luke », mais enrichie, pour la première fois, d’autres mots suivant cette phrase, bien connue de tous les amateurs de bandes dessinées…
Entre cettre première et dernière cases, nous découvrons une aventure essentiellement dessinée, le texte étant des plus sobres, mettant à l’honneur trois représentantes de ce sexe que l’on disait « faible », mais qui, ici, manient le colt avec efficacité, comme le fait l’une d’elle, à l’avant dernière case de la page 16.
Une case qui, à l’époque de la publication hebdomadaire des « Lucky Luke » de « Morris », au sein du « Journal de Spirou », aurait dû être la première case d’une page suivant le coup de feu, afin de tenir en haleine les lecteurs : aurait-elle tiré sur « l’homme qui tire plus vite que son ombre », serait-il blessé ou lui aurait-elle sauvé la vie,… ce que chacun découvrira en découvrant cet ouvrage.

Page 4 de « Wanted Lucky Luke » © Matthieu Bonhomme/« Lucky Comics »–« Dargaud »
Synopsis : « ‘Lucky Luke’, qui vient d’être attaqué par un chasseur de primes, apprend que sa tête est mise à prix ! À peine a-t-il le temps de digérer la nouvelle qu’il vole au secours de trois soeurs – Angie, Bonnie et Cherry -, aussi belles qu’intrigantes, en bien mauvaise posture avec leur convoi de bétail. Gentleman comme toujours, ‘Lucky Luke’ propose de les escorter jusqu’à leur destination finale. Harcelé par des fantômes du passé, poursuivi par une bande d’Apaches rebelles, tenté par ces trois jeunes femmes troublantes, sera-t-il assez fort pour vaincre ses démons ? … »

Page 22, trois dernière cases © Matthieu Bonhomme/« Lucky Comics »–« Dargaud »
… Mais qui donc a eu cette idée de mettre à prix cet homme « qui tire plus vite de que son ombre » ? Serait-ce le fils de « Phil Defer » (dès la page 24), son père ayant affronté notre héros, dans « Lucky Luke et Phil Defer » (tome 8/ « Morris »/Ed. « Dupuis »/1954) ou « Joss Jamon » (dès la page 40), rival d’un cow-boy qui fumait toujours, à l’époque, dans « Lucky contre Joss Jamon » (tome 11/« Morris » & René Goscinny/Ed. « Dupuis »/ 1958), sans oublier que nous faisons la connaissance de « Dick » (dès la page 42), un lointain cousin de « Joe, Jack,William et Averell Dalton » (dès le tome 12/« Morris » & René Goscinny/Ed. « Dupuis »/ 1958), les célèbres cousins des Frères Dalton, exécutés par « Lucky Luke », dans l’album « Hors la Loi » (tome 06/« Morris »/Ed. « Dupuis »/ 1954).
Page 06/6è & 7è cases © Matthieu Bonhomme/« Lucky Comics »–« Dargaud »


Confrontés à ces desparados, Angie, Bonnie, Cherry et Lucky le seront aussi aux Apaches (dès la page 07), conduit par leur chef « Patromino », avant d’être fait prisonnier par les Tuniques Bleues (dès la page 58).

© Matthieu Bonhomme/« Lucky Comics »-« Dargaud »
« ‘Lucky Luke’ c’est un copain d’enfance, c’est avec lui que j’ai appris à lire » déclara Matthieu Bonhomme, qui, il y a cinq ans, à l’occasion du 70è anniversaire de la création de « Lucky Luke », avait créé un premier « one shot », « L’Homme qui tua Lucky Luke » (Ed. « Dargaud »/2016), qui connut un indéniable succès, étant vendu à plus de 120.000 exemplaires.
« C’est le personnage qui m’a le plus construit. J’ai fait ensuite mon chemin d’auteur mais à chaque fois je revenais et rouvrais des `Lucky Luke’ dans la bibliothèque familiale. Et à chaque fois j’étais étonné par cette simplicité et le culot qu’avait ‘Morris’ pour allier des préoccupations artistiques, graphiques, avec une dimension grand public ».
Matthieu Bonhomme © « Lucky Comics »-« Dargaud »/2016
Nous tenons à souligner les excellents découpages et jeux de couleurs exloités par Matthieu Bonhomme, qui, ancien fumeur, met particulièrement à l’avant le brin de paille que « Morris » choisit de poser entre les lèvres de son héros, les studios américains « Hanna Barbera Productions » l’ayant menacé, en 1983, de ne pas réaliser leur série de dessins animés de « Lucky Luke », s’il continuait à fumer, afin que les jeunes américains ne soient pas négativement influencés.
![Photo prise le 19 mai 1985 lors d'une exposition au château de la Chapelle d'Angillon, de Morris, père de Lucky Luke, qui est décédé le 16 juillet 2001 à Bruxelles, à l'âge de 77 ans, des suites d'une embolie pulmonaire consécutive à une mauvaise chute. Le dessinateur, de son vrai nom Maurice de Bévère, est l'auteur de 87 albums du célèbre cow-boy, qu'il avait créé en 1947, rejoint par Goscinny qui devient son scénariste en 1955.[AFP]](https://i0.wp.com/static.cnews.fr/sites/default/files/styles/image_640_360/public/000_app2001072076196_0.jpg?w=1290&ssl=1)
Suite à son initiative, quelque peu forcée, certes, « Morris » fut récompensé, en 1988, par l’« Organisation mondiale de la Santé », dans le cadre de la « Journée mondiale sans Tabac ».
Un crayonné tout en finesse © Matthieu Bonhomme/« Lucky Comics »-« Dargaud »En outre, avec les trois soeurs, nous pouvons chanter (pages 65 et 66) : « Play the guitar, play it again my ‘Lucky’, maybe you’re cold, but you’re so warm inside … What if you go, what if you stay… There was never a man like my Lucky, like the one they call ‘Lucky Luke’. »
A noter encore qu’il est le dessinateur de la série « Charlotte Impératrice », dont le second tome, « L’Empire », scénarisé par Fabien Nury, a été édité par « Dargaud », le 12 juin 2020.


« Wanted Lucky Luke » : scénario, dessins et couleurs de Matthieu Bonhomme/Ed. « Lucky Comics »– « Dargaud »/09 avril 2021/68 pages/24 x 32 cm/15€.
Yves Calbert.