Politique

1,15 milliard d’euros : la Défense belge muscle son arsenal avec des blindés français

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La Belgique investit 1,15 milliard d’euros dans l’achat de nouveaux blindés français
Bruxelles – La Défense belge franchit une nouvelle étape dans la modernisation de ses capacités terrestres. Selon les informations révélées par L’Echo et présentées mercredi lors d’une réunion à huis clos devant la commission des achats et ventes militaires de la Chambre, le gouvernement a validé l’acquisition de 215 véhicules blindés français pour un montant total de 1,15 milliard d’euros.

Cette commande comprend 92 véhicules Griffon et 123 blindés Serval, tous deux issus du programme SCORPION, la nouvelle génération de systèmes terrestres développée par les industriels français. L’objectif : renforcer la mobilité, la protection et l’interopérabilité de l’armée belge dans un contexte sécuritaire européen en pleine mutation.

Un investissement structuré autour de deux modèles complémentaires
Le premier volet du contrat concerne les Griffon, pour un total de 495,6 millions d’euros. Ce véhicule polyvalent est destiné au transport de troupes, aux missions de commandement, au soutien logistique et aux évacuations médicales.
Déjà présents dans l’armée belge depuis le lancement du partenariat CaMo, ils constituent l’ossature des futures unités motorisées.

Le second volet, d’un montant de 656,4 millions d’euros, porte sur l’achat de Serval, des blindés plus légers et plus agiles conçus pour les opérations rapides, les patrouilles et les environnements difficiles.
Comme le Griffon, le Serval est intégré au système SCORPION, permettant un échange instantané de données sur le champ de bataille, un atout devenu central dans la doctrine militaire moderne.

Un partenariat stratégique renforcé avec la France
Ces acquisitions s’inscrivent dans le cadre du programme CaMo (Capacité motorisée) signé en 2019 entre la France et la Belgique.
Ce partenariat vise à établir un modèle opérationnel commun, fondé sur des équipements identiques et une doctrine unifiée. L’enjeu : que les unités belges et françaises puissent travailler ensemble sans rupture technologique ou tactique.

Le système SCORPION, qui transforme chaque véhicule en un nœud connecté au sein d’un réseau de combat numérique, joue un rôle essentiel dans cette interopérabilité. Il permet le partage en temps réel d’informations sur les positions, les menaces ou les besoins logistiques, améliorant ainsi la réactivité et la coordination en opération.

Un dossier politiquement sensible
L’achat de blindés français a suscité plusieurs débats ces derniers mois. Certains acteurs politiques, dont Bart De Wever, ont questionné la répartition des “retours sociétaux”, c’est-à-dire l’impact industriel et économique pour la Belgique.
Le gouvernement assure désormais que ces retombées seront mieux équilibrées entre les partenaires belges et français, sans toutefois détailler publiquement les engagements pris.

Dans un contexte d’instabilité internationale et de tensions géopolitiques accrues, cet investissement massif illustre également la volonté de la Belgique de renforcer la crédibilité de ses forces armées. Comme d’autres pays européens, Bruxelles augmente son effort de défense afin de répondre aux exigences fixées par l’OTAN et d’assurer une meilleure protection du territoire et des intérêts nationaux.

Une modernisation profonde de l’armée belge
Avec cette commande, la Belgique confirme son choix stratégique de s’aligner sur le modèle français pour la transformation de ses forces terrestres. Les Griffon et les Serval constitueront, dans les prochaines années, la base de la capacité motorisée belge, assurant mobilité, protection, numérisation et pleine interopérabilité avec l’un de ses partenaires militaires les plus proches.

Cet investissement marque donc une étape majeure dans l’évolution de la Défense belge, qui poursuit sa modernisation en tenant compte des exigences opérationnelles contemporaines et des réalités du champ de bataille du XXIᵉ siècle.