Du samedi 08 jusqu’au dimanche 16 novembre, la 48e « Antica Namur Fine Art Fair », nous invite à découvrir, sur une superficie de 8.000 m2, ses 115 exposants, dont 40% nous viennent de l’étranger.

© « Fairtime »/2024
Espérant la présence de plus de 20.000 visiteurs, la directrice artistique d’ « Antica-Namur », Diane Kervyn de Volkaersbeke, confia à Philippe Fievet, pour « Paris-Match » : « Cet événement célèbre l’excellence artistique par un voyage fascinant à travers les œuvres d’art et les cultures du monde. Je voudrais insister sur la décontraction et la bonne humeur qui se lisent sur les visages de nos visiteurs et de nos exposants. Cette promenade artistique a manifestement le pouvoir de créer une diversion salutaire, au cours de laquelle on oublie les tensions du moment. En l’espace de quelques jours, Namur offre un havre de paix, où chacun peut se laisser dériver en toute liberté de pensée, se déconnecter et renouer avec toute la beauté du monde. »

Les organisateurs, Luc Darte & Diane Kervyn de Volkaersbeke © « Fairtime »/2019
« Non seulement ‘Antica Namur’ s’impose comme le salon de référence de l’automne, en Belgique, mais il trouve également une place établie dans l’agenda des foires internationales. Pas moins de huit nationalités contribuent à l’éclat du salon : allemande, autrichienne, britannique, française, italienne, néerlandaise, suisse & belge. L’éclectisme reste notre force, mais toujours dans un souci de qualité et d’excellence. »

Tournage « RTBF », sur son stand, le 07 novembre © « Gerald Watelet » © Photo : Fabien Sebo/2024
« Notre métier nous fait parcourir tous les coins de l’Europe, pour tisser de nouvelles relations, conforter les anciennes et apporter une nouveau souffle pour chaque édition. Il faut aussi, bien sûr, entretenir la confiance avec nos partenaires, mais aussi avec les fondations et les institutions du secteur … (Cette année), 28 nouvelles galeries belges et internationales de renommée insufflent un nouvel élan à notre événement … Plusieurs jeunes antiquaires nous ont rejoint, répondant, ainsi, plus spécifiquement aux attentes d’un public plus jeune et plus branché. Bien sûr, le moderne et le contemporain ont droit de citer, aux côtés des antiquaires classiques, … avec une présence renforcée de 30 antiquaires français. »

« Affaire conclue » représentée le 07 novembre 2024 © Photo : Fabien Sebo
Depuis 21 ans Diane Kervyn de Volkaersbeke travaille aux côtés de Luc Darte, « senior advisor », à la tête d’ « Antica Namur » depuis 33 ans, ce dernier ayant confié à Philippe Fiévet : « Je suis ravi de constater l’intérêt des jeunes pour le monde de l’art. J’en vois régulièrement dans les musées et les grandes expositions, cette tendance (étant) également perceptible dans les foires. Cet intérêt pour l’art, de la part de la jeune génération est, pour moi, révélatrice d’un besoin d’authenticité et de retour pour vers des réalités tangibles et non virtuelles. (Concernant la répartition des tranches d’âges), 19% ont de 25 à 40 ans, 60%, de 41à 70 ans et 21% au-delà. Je note, aussi, que la majorité des visiteurs viennent en couple ou en groupe, parce que les gens ont envie de partager, mais aussi de se rencontrer. »
- Sélection subjective de 5 oeuvres d’art, en mise-en-bouche avant notre visite à « Namur-Expo » :

Grand vase « Cygnes » réalisé selon la technique du camée (1892-1895) © « Antiques Emporium »
Soufflé en verre incolore, enrichi de poudres de verre bleues incrustées, ce vase, de 42,5 cm de hauteur, fabriqué par « Daum Frères », vers 1892-1895, est l’un des premiers et des plus raffinés exemples de la technique du camée, dont cet atelier de verrerie de renom fut le pionnier à cette époque. Cette création, connue sous le nom de « Cygnes », représente une scène lyrique où les cygnes, symboles intemporels de grâce et d’élégance, occupent une place centrale, ce cadre naturel respirant une sérénité tranquille, presque méditative. Ce vase incarne non seulement le savoir-faire de l’ « École de Nancy », mais aussi la beauté éthérée et le raffinement stylistique , qui font de l’ « Art nouveau » un sommet intemporel des arts appliqués.

« La Fillette algérienne » (EmileClaus/1879) © « MFJ Gallery »
Emile Claus (1849-1924) peint « La Fillette algérienne » lors de son premier voyage en Algérie, en 1879. Il se rend à Laghouat une ville oasienne au cœur du Sahara algérien. A l’instar de nombreux peintres qui découvrent l’Afrique du Nord, il enrichit sa palette de nouvelles lumières et des couleurs chaudes, qui évoquent le climat nord-africain. La signature, la localisation et la date attestent d’une œuvre réalisée in situ, la coiffe, le collier et la fibule de type berbère portés par la fillette confirmant également la localisation de l’œuvre. A son retour d’Afrique, la lumière devient l’élément central de ses toiles, usant de couleurs élémentaires, dont il décompose le prisme , qu’il réfracte à travers les tons.

« Le royal Cerf-volant » (Goudji/2021/argent, onyx & serpentine) © « Galerie Capazza »
Ce jeune cerf, posé sur un socle en argent et onyx, arbore des ailes, parsemées de serpentine, de l’emblème des rois Charles VI et Charles VII, Olivier Gabet, directeur du département des objets d’art du Louvre, ayant écrit : « En voyant les œuvres de Goudji (Guy Georges Amachoukeli/°Bordjomi/1941/ndlr), on est submergé par un sentiment troublant, celui d’être en présence de chefs-d’œuvre originaux, éblouissants, puissants, qui résonnent subtilement avec tant de signes qui composent notre culture visuelle, notre patrimoine commun, de la Perse à Athènes, de Babylone à Rome, du Tigre au Danube, griffons ailés de malachite et de lapis, oiseaux au bec audacieux et intrépide, ex-voto rassurants, coupes et gobelets dignes des banquets des dieux. Modeste, toujours mystérieux, né dans l’orfèvrerie, parce qu’il le souhaitait ardemment, constamment dévoué à son art, constamment à la recherche de formes, constamment en train de raconter des histoires, Goudji est, définitivement, entré dans l’histoire. »

« Voiliers à Flessingue » (Théo Van Rysselberghe/1893) © « NF Art Gallery »
Dans la présente aquarelle (31 x 22,5 cm), Théo Van Rysselberghe capture l’atmosphère animée de la ville portuaire dans un jeu de couleurs nuancé, où la transparence de la technique de l’aquarelle est valorisée de manière optimale. Cette oeuvre, réalisée sur papier, est accompagnée d’un monogramme et d’un titre, ayant été réalisée lors d’un voyage aux Pays-Bas de Théo Van Rysselberghe, figure clef du néo-impressionnisme belge, qui se rendait régulièrement en Zélande, région particulièrement prisée des pointillistes, vers 1890, en raison de la luminosité et de la variété de la lumière.

Commode en noyer, incrustée de marqueterie (XVIIe s.) © « Anthony Short Antiques »
Reflétant l’influence des maîtres ébénistes hollandais, attirés par la cour d’Angleterre, qui ont transformé le design du mobilier anglais, cette commode raffinée (90 x 95 x 56 cm) illustrant le savoir-faire artisanal de la fin du XVIIe siècle , mettant en valeur le talent artistique de la période William & Mary (Guillaume III & Marie II d’Angleterre). Elle présente un plateau rectangulaire moulé finement ouvragé, incrusté de loupe de laburnum et orné de feuillages et de fleurs en volutes complexes.
La commode en noyer comprend deux tiroirs demi-largeur et trois tiroirs pleine largeur gradués, tous ornés de panneaux en marqueterie d’ébène incrusté, qui rehaussent son élégance, et équipés de poignées et d’écussons en laiton moulés et décorés de volutes. Présentant une large bande ovale de placage d’huître, la délicate marqueterie présente des volutes stylisées, réalisées à partir de différents bois, créant un effet tridimensionnel saisissant, tandis que la commode, recouverte de bois de cytise, arbore un éclat profond et une riche patine, mettant en valeur de nombreuses variations de couleur. Elle repose sur de charmants pieds boules d’époque.
- Nouveauté :
Pour la première année,« CBC Private Banking » devient le partenaire principal d’ « Antica Namur », une banque qui, considérant que l’art est un patrimoine à part entière, accompagne les objectifs patrimoniaux de ses clients collectionneurs, affirmant ainsi sa volonté de soutenir la culture et les initiatives artistiques en Wallonie, cette collaboration s’inscrivant dans la continuité de son engagement local, au plus près de ses clients et de leurs passions.
- Comme ces dernières années :
Outre son restaurant gastronomique et sa brasserie, « Antica Namur » nous propose, pour une pause pétillante, son bar à champagne « Pommery », à déguster avec modération.
- Billeterie :
Ouverture : jusqu’au dimanche16 novembre, le lundi & du mercredi au vendredi, de 13h à 19h, le samedi, le dimanche & le mardi 11 novembre, de 11h à 19h. Lieu : « Namur Expo », av. Sergent Vrithoff, 02 (quartier de Salzinnes). Transports en commun : le bus « TEC » N° 27 relie la gare « SNCB » de Namur à « Namur Expo ». Pour les voitures : un vaste parking est disponible en face de « Namur Expo ». Prix d’entrée d’ « Antica Namur »(incluant un guide de la foire, avec un plan et les coordonnées de tous les exposants) : 25€ (0€, pour les moins de 18 ans et les étudiants / 40€, pour 2 adultes, sauf durant les week-ends). Contacts : antica@easyfairs.com & 081/32.19.28. Site web : http://www.antica.be.
Yves Calbert.

