Renforcer la lutte contre l’alcool au volant : Mesures de répression et enjeux de santé publique
L’impact de l’alcool sur les accidents de la route
L’alcool reste un problème majeur sur les routes belges, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation et les contrôles de police. Selon les dernières statistiques de VIAS, un accident sur dix est attribué à la consommation d’alcool par au moins un des conducteurs impliqués. Cette proportion pourrait toutefois n’être que la partie visible d’un problème bien plus vaste. En effet, beaucoup de conducteurs alcoolisés passent encore entre les mailles du filet.
L’alcool est une des trois principales causes d’accidents de la route, aux côtés de la vitesse excessive et de la distraction causée par l’utilisation du téléphone au volant. Ces accidents liés à l’alcool causent de nombreuses victimes et engendrent des coûts humains et économiques considérables pour la société belge.
Des taux d’alcoolémie alarmants
Une analyse des accidents survenus entre 2019 et 2023 révèle des taux d’alcoolémie souvent très élevés chez les conducteurs impliqués. Environ huit conducteurs sur dix présentaient une alcoolémie supérieure à 1 g/l au moment de l’accident, et plus de la moitié avaient un taux supérieur à 1,5 g/l. Selon Kishan Vandael Schreurs, porte-parole de VIAS, un tel taux correspond à la consommation d’une dizaine de boissons alcoolisées en moins de trois heures, ce qui suggère une consommation d’alcools forts sur une courte période.
Les records régionaux en matière d’alcoolémie sont particulièrement préoccupants. En Wallonie, un conducteur a été contrôlé avec 4,05 g/l d’alcool dans le sang, tandis qu’à Bruxelles, le record est de 4,24 g/l, et en Flandre, il atteint 4,58 g/l. Le pire taux enregistré au cours des dix dernières années en Belgique est de 5,18 g/l dans le Brabant flamand. À partir de 3 g/l, le risque de coma éthylique est réel, et au-delà de 4 g/l, la mort devient une possibilité sérieuse.
La partie émergée de l’iceberg
Les statistiques officielles, bien que préoccupantes, ne donnent qu’une vue partielle de la situation. La proportion d’accidents dus à l’alcool, soit environ 10%, pourrait en réalité être bien plus élevée. En effet, nombreux sont les conducteurs alcoolisés qui ne sont jamais contrôlés ou impliqués dans des accidents, et échappent ainsi aux sanctions.
Cependant, on observe une légère amélioration au cours des dix dernières années, avec une diminution de 10% des accidents impliquant des conducteurs alcoolisés. Bien que ce progrès soit modeste, il est encourageant et montre l’impact potentiel des efforts de sensibilisation et des contrôles renforcés.
Les mesures proposées pour lutter contre l’alcool au volant
Pour renforcer la lutte contre l’alcool au volant, VIAS propose des mesures de répression plus strictes. Parmi elles, l’installation d’éthylotests antidémarrage dans les véhicules des conducteurs condamnés pour conduite en état d’ivresse. Ce dispositif empêche le démarrage du véhicule si le taux d’alcool dans l’air expiré dépasse une certaine limite.
Une autre mesure envisagée est la déchéance de longue durée du droit de conduire pour les récidivistes, pouvant aller jusqu’à plusieurs années. Ces sanctions sévères visent à dissuader les conducteurs de prendre le volant après avoir consommé de l’alcool et à réduire le nombre d’accidents liés à l’alcool.
Les conséquences de l’alcoolisme sur la santé publique
L’alcoolisme ne pose pas seulement un problème de sécurité routière, mais constitue également un enjeu majeur de santé publique. La consommation excessive d’alcool peut entraîner de graves problèmes de santé, tels que des maladies du foie, des troubles cardiovasculaires, des cancers, et des troubles mentaux. En Belgique, l’alcoolisme touche de nombreuses familles et représente un fardeau considérable pour le système de santé.
Chaque année, de nombreuses vies sont perdues à cause de l’alcool, que ce soit par des accidents de la route ou des maladies liées à une consommation excessive. Il est donc crucial de continuer à sensibiliser la population aux dangers de l’alcool et de renforcer les mesures de prévention et de répression pour protéger la santé et la sécurité de tous les citoyens.
En conclusion, l’alcool au volant demeure un problème préoccupant en Belgique. Les taux d’alcoolémie relevés chez certains conducteurs sont alarmants, et les accidents liés à l’alcool continuent de causer de nombreuses victimes. Bien que des progrès aient été réalisés, il est essentiel de poursuivre les efforts pour sensibiliser le public, renforcer les contrôles et mettre en place des mesures de répression efficaces afin de réduire l’impact de l’alcool sur les routes belges et protéger la santé publique.