A Namur, du 23 jusqu’au 26 Octobre : « Boom Boom Tchak », le 14e « KIKK Festival »

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 Reconnue, en 2021, comme « Ville Créative de l’UNESCO dans le domaine des arts numériques »Namur, première ville belge à décrocher cette reconnaissance internationale, nous invite, durant 4 jours, du jeudi 23 jusqu’au dimanche 26 octobre, à découvrir, en différents lieux, une trentaine d’installations, immersives et étonnantes, de la 14e édition de  l’annuelle  exposition d’art numérique, sensorielle et poétique du « KIKK Festival »qui, sous le titre       « Boom Boom Tchak » – clin d’œil aux pulsations qui animent nos corps, nos machines et nos imaginaires – explore, pour nous, la musicalité du monde et de nos sociétés.

« Cette édition invite à entendre autant qu’à voir : vents, oiseaux, moteurs, basses … Namur devient une chambre d’échos où l’art capte la vie qui vibre », nous confie Marie du Chasteldirectrice artistique du « KIKK Festival »

  •  « KIKK in Town » (Parcours artistique ouvert de 10h à 18h) :

** « Institut Saint-Louis » :

« 196 DC-Motors, Cotton Balls, Cardboard Boxes 80x80x80 cm » © « Zimoun »                      © Ph. : « KIKK Festival »

Temps fort de la présente édition, le « KIKK Festival » accueille l’artiste suisse« Zimoun » (Simon Hügli/°1977), référence mondiale de l’art sonore et immersif. Rendez-vous dans la grande halle vitrée, lieu spectaculaire à l’acoustique remarquable, pour découvrir son oeuvre monumentale, « 196 DC-Motors, Cotton Balls, Cardboard Boxes 80x80x80 cm », constituée d’un mur de cartons, animés par des centaines de moteurs : une composition mécanique et hypnotique mêlant rythmefrottement et chaos organisé. Une expérience brute, vibrante, presque organique, qui fait appel à tous les sens.

** « Galerie du Beffroi » :

« La Machine à Tubes » © Bastien Bron © Photo : « KIKK Festival »

En première partie de la Galerie, nous découvrons « La Machine à Tubes », de l’artiste autodidacte suisse Bastien Bron (1985), une alliance de la musique pop et des nouvelles technologies, qui donne naissance aux chansons uniques de son projet artistique « My name is Fuzzy »chaque  festivalier étant invité à répondre à plusieurs questions, avant d’entendre une chanson générée par l’Intelligence Artificielle, l’œuvre jetant, ainsi, un regard ironique sur les algorithmes qui façonnent nos goûts et nos désirs.

« Hydroscope » © Alexis Choplain/ »Interstice Festival » © Ph. : « KIKK Festival »

Nous gagnons ensuite l’obscurité, pour découvrir « Hydroscope », une installation d’un artiste français, domicilié & travaillant à BruxellesAlexis Choplain – diplômé, à Mons, de l’ « École supérieure artistique Arts2 » -, son oeuvre – produite par l’ « Interstice Festival », qui fête, cette année, le millénaire de la ville de Caen – synthétisant l’ensemble des découvertes faites autour de l’association de deux matériaux antagonistes, l’eau et l’électricitéune mise en scène presque magique de l’eau, par la lumière et le son, faite de fréquences stroboscopiques et d’illusions de mouvement.

** « Musée des Arts décoratifs » :

Autres incontournables du parcours, les drôles de bestioles – « Chirping Machines » – de l’artiste japonais So Kanno (°1984) – basé, depuis 2013, à Berlindétenteur d’une license en beaux-arts, de la « Musashino Art University »au Japon, où il enseigna à la « Aichi University of the Arts » – nous feront dresser les oreilles et écarquiller les yeux, avec ses lasers rouges & verts. Cachés dans le superbe jardin à la française de l’« Hôtel privé de Groesbeeck-de Croix », édifié au XVIIIe siècle, actuel « Musée des Arts décoratifs », ces robots reproduisent les sons de la nature, sans le moindre haut-parleur. Notons que cette symphonie de frottements, imitant criquets, grenouilles ou oiseaux, de manière étonnamment réaliste, dans une installation mécanique et poétiquequi n’est accessible que jusque 17h.

** Place Maurice Servais :

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« Morphosis » © Rocío Álvarez/« Studio Interval.OOO » © Photo : « KIKK Festival »                

Jouxtant la station inférieure du téléférique, découvrons une autre installation extérieure« Morphosis »composée d’un dispositif monumental, inspiré du principe du « zootrope »un cylindre circulaire, qui donne l’illusion du mouvement à travers une succession d’images. Cette oeuvre, présentée par le « Studio Interval.OOO », un collectif basé à Barcelone & à Bruxelles, est une création de l’artiste espagnole Rocío Álvarez (°1983), illustratrice, peintre et réalisatrice de courts-métrages d’animation multi-récompensée (« Anima »à Ixelles, & « Magritte du Cinéma »  à Bruxelles, « Cartoon d’Or », à Toulouse,« Fantasia »à Montréal« Kuando », à Taïwan, …).

** « Le Delta » :

Présent durant les 4 jours du Festival, l’artiste chinois Ban Lei (°1990) – ayant obtenu, en 2022, un « master en arts », de l’ « HEAD » (« Haute Ecole d’Art & de Design »), à Genève – nous présente, au rez-de-chaussée du « Tambour » du « Delta », ses « Returning Birds »une installation participative de 153 “oiseaux-soufflets”suspendus au plafond, que nous pouvons actionner,  transformant la salle d’exposition en un instrument partagé.

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« Gravity » © Gaël Bertrand & Gaëtan Libertiaux © Ph. : « KIKK Festival »

Deux autres installations sont à découvrir au « Delta », l’une au premier étage, dans la « Salle Tambour », où deux artistes namurois, Gaël Bertrand & Gaëtan Libertiaux, nous invite à contrôler la musique, la direction et la vitesse d’une fresque lumineusemusicale et interactive – « Gravity » -, en tournant la manivelle d’un orgue de barbarie « maison », permettant à un  danseur numérique d’évoluer sous notre conduite ; l’autre au sous-sol, dans la « Salle Mediator »  où le collectif « Ersatz » nous présente « Hyperborée »une expérience immersive mouvante, d’une vingtaine de minutesl’approche de ce collectif étant de mettre en relation des outils technologiques avec des fabrications « maison », des systèmes élaborés avec un certain amour de l’artisanat.

Notons que la Province de Namur offre, aux porteurs d’un ticket du « KIKK Festival », l’accès gratuit à ses expositions temporaires du « Delta » : « Vivian Meier – Saisir la Vie partout »  « Les Trésors minuscules » « Mehdi-Georges Lahlou – A l’Ombre des Palmiers, Conversation botanique ».

** « Institut Notre-Dame » :

« Híbridos – The Spirits of Brazil » © Vincent Moon & Priscilla Telmon                                      © Ph. : « KIKK Festival »

Parmi nous, les mélomanes apprécieront une installation multi-écrans hypnotique, « Híbridos – The Spirits of Brazil », proposée par deux cinéastes français, Vincent Moon (Mathieu Saura/°1979) & Priscilla Telmon (Priscilla Morcrette Du Serre Telmon/°1975) ayant vécu 5 ans à explorer la spiritualité, les cérémonies sacrées & les musiques rituelles du Brésil, ce voyage intérieur, sans voix ni chants, sinon ceux de l’accomplissement des rites, ayant été présenté, en première mondiale, à l’ « IDFA » (« International Documentary Film Festival of Amsterdam »), avant de conquérir les Newyorkais, au « MoMA » & les Londoniens, au  « Barbican Center ».

Au sein de cette même institutionl’artiste multimédia, roboticien et chercheur allemand Moritz Simon Geist (°1981) fait chanter … sa vingtaine de coquillages, nous présentant « Hard Times Soft Sounds », chaque coquillage contenant de l’eau, étant doucement agité par un petit moteur, le son émergeant naturellement, façonné par le mouvement de l’eau, à l’intérieur du coquillage, nous proposant un paysage sonore changeant, fait de bruits doux et tourbillonnantscette installation ayant été commandée pour l’exposition « Plásmata III », organisée, à Athènes, par le centre culturel « Onassis Stegi »propriété de la « Fondation Onassis », créée par feu l’armateur grec Aristote Onassis (1906-1975).

** « Grand Manège » :

« Ora » © Joris Strijbos © Photo : « KIKK Festival »

Citons encore « Ora », une installation lumineuse et sonore XXL, créée par l’artiste néerlandais  Joris Strijbos (°1981), qui, basé à Rotterdam, fut diplômé, en 2010, par l’ « Académie royale des Beaux-Arts », à La Haye.

** « Le Pavillon » :

N’oublions pas, sur l’esplanade de la Citadelle, jouxtant la station supérieure du téléférique« Le Pavillon », qui ayant été, en 2015, le Pavillon belge de l’ « Exposition universelle de Milan »est, désormais, le lieu de présentation des expositions temporaires de cultures numériques du  « KIKK Festival ».

Dès ce jeudi 23 octobre 2025 & jusqu’au samedi 10 mai 2026l’artiste français, basé à  Bruxelles, Vivien Roubaud (°1986) nous présente son exposition personnelle « Temps    suspendus »un dialogue où technique et poésie s’entremêlent, son expo réunissant une  constellation d’installations (capteurs, moteurs, structures hybridesassemblées comme autant de fragments d’un langage visuel et sonore.

« Je dis souvent que j’utilise ‘des objets qui nous maintiennent en vie’ ; j’essaie en quelque sorte d’extraire de ces objets des qualités inutilisées ou des propriétés cachées … Et si je devais me définir intuitivement, je dirais que je suis plutôt un résistant aux objets et à cette société de services, qui nous est constamment imposée », écrit Vivien Roubaud.

A noter qu’en raison des travaux actuels, il est recommandé de profiter du téléférique pour accéder au « Pavillon », un prix réduit étant accordé aux festivaliers : 5€50, pour un aller-retour,  3€50, pour un trajet & 0€, pour les moins de 3 ans.

Si le prix d’entrée habituel du seul « Pavillon » est de : 10€, pour l’ensemble de « KIKK in Town » (« Pavillon » inclus), du jeudi 23 jusqu’au dimanche 26 octobre, le prix d’accès est de : 7€50 (0€, pour les moins de 12 ans), en ligne, sur le site web https://www.kikk.be/fr/tickets/Exclusivement sur place, les « Art. 27 » sont acceptés.

Le vendredi 24 octobre, de 18h à 21h, découvrons le « KIKK Festival » en mode nuit : un  événement festif, musical et gratuit, pour découvrir une sélection d’œuvres du parcours et profiter d’une ambiance unique, avec DJ set.

  • « KIKK Market » (accès gratuit / ouvert de 10h à 21h, sauf le dimanche 26 octobre, jusqu’à 18h) :

 

Un enfant appliqué, au « KIKK Market » © « KIKK Festival »/2022

Sous le chapiteau de la place d’Armes, profitons d’un marché « musique & technologies » qui nous permet à tous, des enfants aux seniors, de pouvoir tester des innovations – notamment en VR (réalité virtuelle) & en jeux vidéo -, de rencontrer des créateurices créateurs, voiredu jeudi 23 jusqu’au samedi 25 octobre, de 18h à 21h, de pouvoir profiter d’une programmation musicale, en échangeant quelques propos avec d’autres festivaliers, un bar étant ouvert.

Intérêt des seniors, au « KIKK Market » © « KIKK Festival »/2022

  • Ateliers pour 12 Enfants (de 08 à 12 ans/réservations : kikk.be/fr/for-kids:

 « Kid Market » : L’artiste japonais So Kanno permet aux enfants de participer à un atelier ludique – « Lasermice Dyad » -, au sein du « KIKK Market »qui leur permettra de créer une « fourrure » unique pour de petits robots « Lasermice », leur donnant des noms et imaginant leurs personnalitésces robots changeant de couleurs et de sons au contact des lasers. Cet atelier terminé, sous la conduite de So Kanno, les enfants, accompagnés de leurs parents, seront invités à lâcher leurs robots dans l’essaim de souris robotiques munies de lasers et capables de produire des  impulsions sonores et lumineuses, qui, exposées à l’ « Institut Saint Louis »nous offre un curieux ballet sons & lumières Atelier le dimanche 26 octobre, de 10h à 12h.

« Lasermice Dyad«  © So Kanno © Photo : « KIKK Festival »

– « Le Pavillon » : le « Tic Tac Lab », de Saint-Gilles, qui initient les jeunes au son, au codage et au circuit bendingcette activité consistant à court-circuiter de façon volontaire des instruments de musique électroniques de faible tension électrique. Atelier le dimanche 26 octobre, de 10h30 à 14h30 & de 13h30 à 15h30.

 

– « Le Pavillon » : l’artiste belge Xavier Gazon – créateur, en 2006, du projet artistique et musical « Playboy’s Bend » -, invitera, le dimanche 26 octobre, à 10h, les adolescents, de 08 à 14 ans, à découvrir – tout en s’amusant à bricoler et à inventer – le monde étonnant du circuit bendinggrâce à un atelier d’initiation à l’électroniquechaque ado, maîtrisant quelques techniques accessibles, lui permettant de transformer des jouets en véritables instruments de musique improvisésAtelier le dimanche 26 octobre, de 10h à 12h.

  • Conférences :

Plus de vingt conférences sont organisées, généralement en anglais, à « La Bourse », au  « Delta » & au « Théâtre royal »Pour plus de détails, consultons le site web :  https://www.kikk.be/schedule/.

  • Soirées :

Avec une telle thématique musicale, le « KIKK Festival » se devait de programmer – en partenariat avec le « Grand Manège » & le « CAV&MA » – un grand concert, qui prendra place le samedi 25 octobre, à 20h, dans l’église Saint-Loup, dont l’orgue a tout récemment été rénové. Un lieu d’exception, qu’investira le duo berlinois « Gamut inc. » , composé de Maciej SledzieckiMarion Wörle, le temps d’une performance totalement bluffante baptisée “Orgues, Robots & Ordinateurs”.

A l’origine du « New Organ Movement », ils ont mis au point des robots, qu’ils programment pour être les véritables musiciens, actionnant seuls l’orgue et ses pédales, la fascinante mélodie  obtenue s’apparentant à de la musique électronique ou à des rythmiques proches de la techno.

 

Dans l’église Saint-Loup, ces deux artistes nous proposent une exploration des nouvelles possibilités offertes par les orgues à tuyaux contrôlés par ordinateur, appelés                                  « hyperorgues »Cette approche innovante permet à un ordinateur de jouer de l’orgue, tandis que tous les sons sont produits par les tuyaux acoustiques authentiques, créant ainsi un mélange unique d’expressions musicales traditionnelles et  contemporaines.  Réservations obligatoires.

Pour les nombreux participants, nous venant des 5 continentsdeux soirées sont programmées à « La Nef », de 21h à 02h, avec « Massaï Club« , le jeudi 23 octobre, & « Play Label »le vendredi 24 octobre.

  • En conclusion, reprenons les mots de Marie du Chastel, directrice artistique du « KIKK Festival » :

« Le Festival suit l’évolution du son, de ses origines naturelles à ses transformations contemporaines, interrogeant la manière dont l’intelligence artificielle et l’ingénierie  redéfinissent notre écoute et notre rapport au monde. Nous plongeons dans le territoire des ondes, des résonances et des boucles de rétroaction, là où le son rejoint les rituelsles traditions  et les imaginaires partagés. »

 

« Universel et primitifle son nous relie à travers les cultures, évoquant des expériences mystiques et des états de conscience altérés. ‘Boom boom tchak’motif rythmique fondamental, présent dans de nombreuses musiques, incarne l’interaction entre la basse et la caisse claire, cette pulsation qui entraîne le mouvement et la danse. »

« Dans cette édition du ‘KIKK Fetival’, nous célébrons ce rythme universel comme un pont entre l’organique et le synthétique, l’ancestral et le futur, (nous invitant) à écouterressentir et  percevoir les infinies harmonies du monde. »

Site web : https://kikk.be/fr.

Yves Calbert.