Dans le cadre d’ “Europalia Espana” : « Marie de Hongrie. Art & Pouvoir à la Renaissance », au “Musée royal de Mariemont”, jusqu’au 10 Mai 2026
Avec l’exposition « Marie de Hongrie. Art & Pouvoir à la Renaissance » – placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté la Reine – accessible au « Musée royal de Mariemont », à Morlanwelz, jusqu’au samedi 10 mai, nous plongeons dans les origines de Mariemont, qui s’étendirent au cœur de l’Europe, au XVIe siècle, sous l’égide de la « Maison de Habsbourg », la présente expo retraçant l’un des plus importants dénouements historiques de la Renaissance, met en lumière le rôle politique, diplomatique et artistique d’une figure centrale de cette époque : Marie de Hongrie (1505-1558), sœur deCharles Quint (1500-1558) & gouvernante des Pays-Bas.

Marie de Hongrie & sa coiffe de veuve © Photo : Jacques Baudoux
L’exposition retrace l’épique programme de propagande mené par Marie de Hongrie et son entourage, entre 1539 et 1559.Combinant prestige et majesté, elle orchestre une savante mise en scène au service du noyau impérial, impactant par ses actes le cours de l’art et les lignes des territoires européens. Véritable femme de pouvoir et d’innovation, elle fait notamment appel à des artistes influents venus d’Italie, planifie une éclatante tournée de présentation de l’héritier, Philipe II (1527-1598),organise la défense militaire des Pays-Bas et ordonne la construction d’un palais à Binche et d’un vaste domaine de chasse à Mariemont.

Tapisserie restaurée, Domaine de Mariemont, en tableau (Jan Brueghel) & en maquette © « Musée royal de Mariemont » © Photo : « RTBF »
Son ambition visionnaire la poussa à créer des lieux utopiques, comme le Palais de Binche, orné de splendides tableaux attribués à Titien (Tiziano Vecellio/1488-1576) et décoré de sculptures exceptionnelles inspirées de l’art romain antique, ou le pavillon de chasse de Mariemont, immortalisé dans plusieurs tableaux de Jan Brueghel (1568-1625). Ces projets étaient tellement ambitieux et spectaculaires que les adversaires politiques de Marie de Hongrie, notamment le roi de France Henri II (1519-1559), n’hésitèrent pas à les détruire pour effacer toute trace de ses actions.

Triptyque © Photo : Jacques Baudoux
Lors de la visite de presse, l’un des commissaires, Gilles Docquier, nous confia : « On a voulu montrer une certaine majesté qui est à la ‘Maison de Habsbourg’, à l’époque, montrer le raffinement, le luxe de ces résidences et de montrer qu’elles s’inscrivent aussi dans de nouvelles perceptions artistiques et dans de nouvelles logiques du pouvoir ».

Coffre © Photo : Jacques Baudoux
… Et le directeur du Musée, Richard Veymiers, de poursuivre :« Une exposition sur Marie de Hongrie, à Mariemont, ça a du sens, car c’est notre figure fondatrice. Mariemont, c’est le ‘Mont de Marie’, c’est à elle que le site doit son nom et ses origines » ,

© Photo : Jacques Baudoux

© Photo : Jacques Baudoux

© Photo : Jacques Baudoux
Les œuvres présentées sont issues des collections du« Musée royal de Mariemont », ainsi que d’une quarantaine d’institutions belges et étrangères. Parmi les pièces majeures outre les oeuvres attribués à Jan Brueghel de Velours & Titien, des éléments de décors sculptés de Jacques Du Brœucq (1505-1584), un tableau, aux vues paysagères grandioses, signé Denijs van Alsloot (1570-1626), ou encore une grande tapisserie, acquise récemment & restaurée pour la circonstance par la « Manufacture royale De Wit », avec l’appui du « Cercle royal des Amis de Mariemont ».

© Photo : Jacques Baudoux

© Photo : Jacques Baudoux
Outre les dessins, documents d’archives,éléments d’orfèvrerie, gravures, pièces archéologiques,sculptures & tableaux, certains exposés pour la première fois, notre attention est attirée par quatre installations multisensorielles combinant animation, danse, modèles 3D, musique & vidéos, qui, par la technologie du XXIe siècle donne davantage de vie à l’Histoire, nous aidant, les jeunes notamment, à mieux la comprendre.
Ces reconstitutions immersives autour de l’architecture, l’art, la musique & les paysages de la Renaissance sont réalisées dans le cadre d’un projet du programme « Europe Créative » d’innovation en médiation numérique – Mary4all -, alliant patrimoine & technologies numériques.

Toute la dextérité des lanceurs de drapeaux © « Ommegang »
Ainsi, accueillis, à l’étage, par des images vidéo de l’ « Ommegang », sur la Grand’ Place de Bruxelles, en fin de parcourt, nous pouvons assister à une animation, nous permettant d’assister à une danse de la Renaissance, des écouteurs nous permettant d’écouter la musique de cour accompagnant la danse. nous donnant une idée de ce que devait être la parfaite acoustique de la Grande Salle du Palais de Binche, un travail réalisé par l’équipe musicologique du « Centre d’Etudes supérieures de la Renaissance », à Tours, qui travailla sur deux créations musicales.

Animation : danse & musique au Palais de Binche © Photo : Jacques Baudoux
Notons que ce Palais de Binche, édifié, de 1546 à 1549, sous la conduite de l’architecte-sculpteur montois Jacques du Broeucq, dans l’idée de rivaliser avec le Palais de Fontainebleau, fut détruit, en 1554, par les armées d’Henri II, quelques murs et fondements médiévaux étant toujours présents, ayant été, en 1936, classés au Patrimoine immobilier de Wallonie.

Vestiges du Palais de Binche (Jacques Du Brœucq) © Photo : Jacques Baudoux
Soulignons que la présente exposition – placée sous le commissariat de Krista De Jonge, professeure émérite en histoire de l’architecture, à la « KU Leuven » & Gilles Docquier, conservateur de la « Section Histoire régionale et domaniale », du « Musée royal de Mariemont » – a marqué, le samedi 22 novembre, la réouverture du « Musée royal de Mariemont », après trois mois de fermeture, pour permettre l’exécution de travaux de rénovation, notamment des remplacements des châssis, financés par l’ « Union européenne », dans le cadre du « P.R.R. » (« Plan pour la Reprise & la Résilience » ), ayant permis d’améliorer la performance énergétique des bâtiments, mais aussi leur sécurisation contre les intrusions, ce chantier offrant une nouvelle jeunesse à ce bâtiment conçu il y a 50 ans, en 1925,par l’architecte namurois Roger Bastin (1913-1986), le coût de ces travaux, financés sur des fonds européens, s’élevant à 4,5 millions d’euros.
En pensant à Marie de Hongrie, à l’origine de la création de ce « Domaine de Mariemont », n’hésitons à arpenter les sentiers de ce domaine, découvrant différentes sculptures, dont, proches du Musée, « Les Bourgeois de Calais » (1895) d’Auguste Rodin (1840-1917) & le « grand Bouddha japonais » (début du XXe siècle), deux commandes effectuées par Raoul Warocqué (1870-1917), bourgmestre de Morlanwelz, de 1900 à 1917, dernier propriétaire privé de ce « Domaine de Mariemont, qu’il légua à l’ Etat belge ».
Notons enfin que cette exposition, « Marie de Hongrie. Art & Pouvoir à la Renaissance », nous est présentée dans le cadre d’« Europalia Espana », 40 ans après une première organisation, en 1985 , d’« Europalia », consacrée à l’Espagne, « Europalia » ayant été fondé, en 1969, avec « Europalia Italia« . Pour cette 30e édition d’ « Europalia », outre les nombreuses expositions, pas moins de 150 événements, jusqu’en février 2026, mettant en lumière la richesse culturelle de l’Espagne, à travers l’architecture, les arts visuels, le cinéma,la danse, la littérature, la musique, la performance, le théâtre, avec la présence de 120 artistes, l’événement central étant l’exposition « Luz y sombra. Goya et le réalisme espagnol », nous présentant des oeuvres de 70 artistes plasticiens espagnols, à l’affiche du « Palais des Beaux-Arts » (« Bozar »), ,jusqu’au dimanche 11 janvier 2026.
Ouverture (clôture de la billetterie 45′ avant l’heure de fermeture) : jusqu’au samedi 10 mai, du mardi au dimanche, de 10h à 18h (d’avril à septembre) & de 10h à 17h (d’octobre à mars). Prix d’entrée (incluant l’accès aux collections permanentes) : 9€ (6€, dès 65 ans / 4€, pour les étudiants de 19 à 26 ans / 3€, pour les personnes porteuses d’un handicap / 1€25, pour les « Art. 27 / 0€, pour les moins de 19 ans, les enseignants belges, les détenteurs du « MuseumPASSMusées », les « Amis de Mariemont » & pour tous, les premiers dimanche du mois). Catalogue : 45€. Contacts :064/27.37.41 & accueil@musee-mariemont.be. Site web : https://musee-mariemont.be/fr/expo-marie-de-hongrie.
Yves Calbert.

