La #santé des #belges est généralement bonne mais attention aux #maladies #chroniques en #augmentation
Bernard 
Sciensano publie les résultats de la première enquête nationale de santé depuis l’épidémie de COVID-19. De manière générale, la situation sanitaire en Belgique est restée stable entre 2018 et 2023-2024, ce qui est une bonne nouvelle. Néanmoins, certaines évolutions importantes méritent une attention particulière, notamment l’augmentation de plusieurs maladies chroniques. L’étude fournit également, pour la première fois, un aperçu de la fréquence du COVID long en Belgique.
Les chiffres globaux pour la population sont restés stables entre 2018 et 2023-2024 en ce qui concerne la perception subjective de la santé générale et de la santé bucco-dentaire, les maladies chroniques, la qualité de vie liée à la santé, la fragilité ainsi que les limitations fonctionnelles chez les personnes âgées. Mais cette stabilité générale masque plusieurs évolutions notables.
Ainsi, le nombre de personnes souffrant de multimorbidité, c’est-à-dire plusieurs maladies chroniques à la fois, continue d’augmenter. Cette hausse ne s’observe pas chez les personnes âgées (65 ans et plus), mais bien dans les groupes d’âge de 25 à 44 ans et de 45 à 64 ans. Cela signifie que la population active en Belgique porte un fardeau de plus en plus lourd en matière de santé. Les maladies chroniques les plus fréquentes sont les allergies, les douleurs au niveau du dos, l’arthrose et l’hypertension. Depuis 2001, le pourcentage de Belges souffrant d’allergies et de diabète a doublé, et cette tendance se poursuit. En 2023-2024, 7 % de la population (de 15 ans et plus) souffrait de diabète, et 25 % d’allergies. Il est probable que ces chiffres sous-estiment la réalité.
Le nombre de personnes souffrant de dépression sévère a également augmenté depuis 2001. Il est particulièrement frappant de constater que cette hausse, entre 2013 et 2023-2024, se concentre exclusivement chez les plus jeunes, notamment dans le groupe des 15-24 ans. De plus, la proportion de personnes (15 ans et plus) souffrant de douleurs physiques est passée de 28 % à 31 % depuis 2008. Les femmes âgées de 55 à 65 ans et les personnes peu qualifiées sont les plus touchées.
Par ailleurs, 4 % de la population âgée de 15 ans et plus souffre de COVID long. Il s’agit des premières données disponibles à l’échelle de la population concernant la prévalence du COVID long en Belgique. Ces chiffres sont comparables à ceux observés dans d’autres pays. Cette affection touche davantage les femmes et les personnes de 45 à 54 ans. Contrairement à d’autres maladies, aucune différence socio-économique significative n’a été observée en Belgique en ce qui concerne le COVID long.
En Région flamande, le score de qualité de vie liée à la santé a légèrement diminué entre 2018 et 2023-2024, tandis qu’il est resté stable dans les deux autres régions. Malgré cette baisse, ce score reste plus élevé en Région flamande qu’en Régions bruxelloise et wallonne. Les femmes de 75 ans et plus en Régions bruxelloise et wallonne obtiennent les scores les plus bas.
Environ tous les cinq ans, Sciensano organise une grande enquête de santé en Belgique. Les résultats publiés aujourd’hui concernent la perception subjective de la santé, les maladies chroniques, la santé bucco-dentaire, le COVID-19, les limitations de longue durée, la qualité de vie liée à la santé, la douleur physique, la fragilité chez les personnes âgées, et les chutes chez les personnes âgées. D’autres résultats concernant d’autres aspects de la santé seront publiés plus tard cette année. Ces données permettent de suivre l’évolution de l’état de santé en Belgique. Toutefois, étant donné que l’enquête repose sur un instantané, il n’est pas possible d’en tirer des conclusions sur les liens de causalité.
