Une exposition sur l’Europe et la Guerre de Trente Ans
Du 27 avril 2024 au 12 janvier 2025, la Maison de l’histoire européenne présente l’exposition internationale Bellum et Artes – L’Europe et la guerre de Trente Ans. Cette nouvelle exposition a pour thème central le rôle multiforme des arts dans cette guerre englobant la quasi-totalité du continent. Des millions de personnes sont mortes de la violence, de la faim et de la maladie. Des régions entières ont été dévastées et abandonnées lorsqu’un conflit local, alimenté par la religion, s’est transformé en une guerre paneuropéenne pour le façonnement politique du continent.
Bellum et Artes fait partie d’une collaboration à l’échelle européenne impliquant douze institutions de sept pays. Le projet est dirigé par l’Institut Leibniz pour l’histoire et la culture de l’Europe de l’Est (GWZO) et les Collections d’art d’État de Dresde (SKD). L’exposition bruxelloise a été organisée en collaboration avec l’équipe de la Maison de l’histoire européenne et met en lumière les principaux résultats et conclusions de cette coopération internationale.
L’exposition ouvrira ses portes au public le samedi 27 avril à 18h. Entre 18h et 21h, un programme spécial sera mis en place avec des visites guidées et de la musique.
Quelle est la place des arts dans la guerre de Trente Ans ? La commissaire Jitka Mlsova explique : « Pendant la guerre, la production artistique ne s’est jamais arrêtée. Au contraire, l’art a rempli de nombreuses fonctions dans ce conflit : documenter les batailles au nom des vainqueurs, représenter les revendications des dirigeants en matière de pouvoir et de richesse, servir de moyen de propagande à grande échelle, ou enfin, appeler à la paix. De nombreuses œuvres d’art ont été dispersées dans toute l’Europe en tant que butin de guerre convoité et – à l’époque – légal. »
Le pillage était une pratique apparemment inévitable pour financer une partie des immenses coûts militaires d’une guerre menée par des mercenaires venus de toute l’Europe. Les pillages ne visaient pas seulement à obtenir de l’argent et de l’équipement. Les œuvres d’art ont également été la proie des belligérants, non seulement pour l’amour de l’art, mais aussi pour leur prestige et leur pouvoir de représentation.
C’est ainsi que de célèbres collections européennes ont été dissoutes et que de nouvelles ont vu le jour. Les dynasties régnantes européennes, notamment celles d’Espagne, de France, du Danemark-Norvège et de Suède, ainsi que les maisons les plus puissantes du Saint Empire romain germanique, étaient liées par des liens familiaux complexes. Elles ont eu recours à des alliances politiques et religieuses pour faire valoir leurs droits à hériter, non seulement par le biais de conflits armés, mais aussi par le biais de l’art : elles utilisaient des œuvres d’art précieuses comme cadeaux diplomatiques pour construire ou renforcer des réseaux de soutien.
L’exposition comprend environ 150 objets présentant les protagonistes du conflit, le rôle des arts, les mécanismes de la guerre et les horreurs qui en découlent, le boom médiatique créé par les conflits, le déplacement des œuvres d’art et la migration des artistes, le chemin vers la paix et, enfin, les liens avec la situation actuelle de l’Europe. L’exposition Bellum et Artes sera accompagnée par un programme d’activités telles que des projections de films, des visites guidées, des conférences et des lectures de récits tirés de correspondances de l’époque.
« Bellum et Artes – L’Europe et la guerre de Trente Ans » à la Maison de l’histoire européenne, Rue Belliard 135, 1000 Bruxelles. Du 27.04 2024 au 12.01.2025.
Renseignements :
https://historia.europa.eu/fr/expositions-et-evenements/expositions-temporaires/bellum-artes