L’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) a à nouveau trouvé la mouche orientale des fruits (Bactrocera dorsalis) dans notre pays la semaine dernière, dans un piège sur un marché à Molenbeek. Ce piège a été placé dans le cadre du contrôle général effectué annuellement par l’Agence. Dans les semaines à venir, l’AFSCA effectuera des contrôles chez les vendeurs de produits à risque et chez les marchands de fruits de la région.
L’insecte est inoffensif pour l’homme et les animaux mais il peut détruire des cultures entières de fruits et légumes car les larves dévorent la chair, rendant les cultures impropres à la consommation.
La mouche orientale des fruits (Bactrocera dorsalis) a été repérée pour la première fois dans notre pays en 2023. Depuis lors, 11 spécimens ont déjà été trouvés dans des pièges. Ces découvertes sont très probablement toujours liées à des mouches qui ont été importées à l’état de larves avec des fruits infectés. Comme cet insecte ne survit pas au froid de l’hiver, rien n’indique qu’une population de drosophiles orientales se soit établie dans notre pays.
L’AFSCA effectue un contrôle annuel des mouches orientales des fruits dans 30 sites à risque, de début juin à fin août. Elle procède également à des inspections systématiques des importations de fruits et de cultures tout au long de l’année. En collaboration avec l’AFSCA, le Living Lab Plant & Soil de l’ILVO a lancé le projet PESTFLY en mai dernier. Ce projet de recherche vise à détecter précocement la mouche orientale en faisant appel à des scientifiques citoyens et en déployant des pièges plus nombreux et mieux placés pour cet insecte. Le projet se poursuivra jusqu’en octobre 2027.
L’AFSCA demande à tous les producteurs et négociants professionnels de fruits et légumes d’être vigilants vis-à-vis de la mouche orientale des fruits. S’ils trouvent cette mouche sur leurs arbres fruitiers ou leurs cultures, ils doivent le signaler afin que l’AFSCA puisse vérifier s’il s’agit d’un cas isolé dû à l’importation de fruits contaminés – ce qui est le plus probable – ou d’une population qui s’est établie dans notre pays. Dans le second cas, un périmètre de sécurité sera établi autour de l’endroit où l’insecte a été trouvé et des mesures seront alors prises dans ce périmètre pour éviter toute propagation.
La mouche orientale des fruits est très répandue dans les pays chauds d’Asie et d’Afrique. L’AFSCA demande aux voyageurs de ne pas rapporter de fruits et légumes de l’étranger, car ils peuvent être contaminés par des organismes nuisibles. La législation européenne stipule que les voyageurs ne peuvent rapporter que des plantes, des légumes et des fruits qui répondent à des conditions très précises. Les seuls fruits pour lesquels il existe une exception sont l’ananas, la noix de coco, le durian, la banane et les dattes. Ces fruits peuvent être introduits librement en Europe sans certificat phytosanitaire.
Comment reconnaître la mouche orientale des fruits ?
Au stade adulte, la mouche orientale des fruits mesure entre 0,8 et 1 cm, soit environ la moitié de la taille d’une guêpe commune. Elle présente deux bandes jaunes sur le bord du thorax, un bord noir sur les ailes et un motif en forme de T sur l’abdomen.
Que faire en cas de suspicion ?
Les professionnels qui pensent avoir vu ou attrapé une mouche orientale sont priés de le signaler le plus rapidement possible à l’unité de contrôle locale de l’AFSCA(https://favv-afsca.be/fr/contact/ulc) à l’aide du formulaire de notification (annexe 2 : https://favv-afsca.be/fr/themes/controles-par-lafsca-et-controles-internes-par-les-entreprises/controles-internes-des-entreprises/notification-obligatoire/legislation-et-formulaires-de-notification ). Les consommateurs peuvent le faire via l’application ObsIdentify ( ou sur le site www.waarnemingen.be ). Lorsque l’application reconnaît l’insecte comme étant Bactrocera dorsalis sur base de la photo introduite, l’AFSCA est automatiquement avertie et le suivi de la notification est assuré. La connaissance et l’action rapide sont cruciales pour empêcher l’espèce de s’établir dans notre pays.