Diplômé comme architecte, à l’ « Académie royale des Beaux-Arts », à Bruxelles, il devint l’ami d’artistes d’avant-garde, tels que Max Ernst (1891-1976) et Piet Mondrian (1872-1944), traçant sa voie artistique dans le figuratif et le réalisme, aux antipodes de l’abstraction. »
A noter que ce peintre néerlandais trouva refuge, en 1914, à Nuenen, aux Pays-Bas, dans un prebytère, qui avait accueilli Vincent van Gogh (1853-1890), … une occasion, pour Nicolas Eekman, de marcher dans les pas de son célèbre aïeul et de parfaire son apprentissage.
L’originalité de son art réside dans sa réinterprétation des chefs-d’œuvre des maîtres anciens, tels que Jérôme Bosch (vers 1450-1516) et Pieter Bruegel l’Ancien (1525-1569), voire de son contemporain James Ensor (1860-1949).
« Espiègleries » ou « Till et son Monde » (Nicolas Eekman/1972) © Photo : Cédric Arnould
Autre influence des Flandres belges, son regard sur « Tijl Uilenspiegel » (« Till l’Epliègle ») – personnage légendaire, créé, en 1867, par l’écrivain belge Charles de Coster (1827-1879), à qui il consacre une série de gravures et l’une ou l’autre peintures.
C’est avec curiosité que nous découvrons l’univers onirique de Nicolas Eekman, véritable éloge au fabuleux et au fantastique, aimant utiliser la technique des primitifs flamands, quatre à cinq siècles avant lui, telles celles de Jan Van Eyck (vers 1390-1441) et de son frère Hubert (1366-1426), qui, au début du XVè siècle, perfectionnèrent la peinture à l’huile.
Nicolas Eekman peint sur bois, alors même que ses contemporains préfèrent le carton ou l’isorel, portant un grand soin à la préparation de son support, qu’il ponce puis enduit de différentes couches de colle et de ‘Blanc de Meudon’, avant d’appliquer des glacis, rendant hommage aux maîtres flamands, en peignant directement dans le cadre.
Lors de la visite de presse, la conservatrice, Cécile Laffon, nous confia que le « Musée de Flandre » avait reçu, entre 2020 et 2023, léguées par sa fille, une donation de 32 œuvres de l’artiste, nous disant : « Nicolas Eekman n’était à l’aise qu’avec la représentation de la réalité, la figure humaine, et les références à l’art ancien. Toute sa vie, il fut à contre-courant de son époque, réussissant, néanmoins, à vivre de son art, grâce à sa galeriste, Jeanne Bucher, et à des collectionneurs, comme les Kröller-Müller ».
« Géant de Cassel » et oeuvre de Nicolas Eyckman, avec sa version tactile © Photo : « L’Avenir »
Soulignons la pleine réussite de la scénographie, les « Géants de Cassel », figurant sur la liste du « Patrimoine mondial de l’UNESCO », étant invités dans l’une des salles, l’un d’eux jouxtant une oeuvre de Nicolas Eyckman et, originalité du « Musée de Flandre », son diminutif en version tactile.
Authentiques chevalet & pinceaux de Nicolas Eyckman © « Musée départemental de Flandre »
Pour terminer en beauté notre visite, nous découvrons, dans la dernière salle, une autre superbe scénographie, avec une photo géante de l’artiste et ses authentiques chevalet et pinceaux …
Ouverture : jusqu’au dimanche 08 septembre, du mardi au vendredi, de 10h à 12h30 & de 14h à 18h, le samedi & le dimanche, de 10h à 18h. Adresse : Grand’ Place, 26, Cassel. Prix d’entrée (incluant l’accès à la collection permanente et son audioguide) : 6€ (4€, en tarif réduit / 0€, pour les moins de 26 ans, les PMR et un accompagnant, ainsi que pour tous, le dimanche 01 septembre). Contacts : 00.33/3/59.73.45.59. Site web : https://museedeflandre.fr/.
Yves Calbert.