Crédit hypothécaire sur 40 ans : pourquoi les femmes célibataires l’adoptent massivement
Un crédit longue durée qui redéfinit l’accès à la propriété
Le marché immobilier belge connaît une hausse continue des prix, rendant l’accès à la propriété plus difficile pour les jeunes acheteurs. Pour répondre à cette réalité, le groupe d’assurances P&V a lancé fin 2023 un crédit hypothécaire sur 40 ans, une formule pensée pour réduire les mensualités et ouvrir la voie à l’achat immobilier malgré des revenus plus modestes.
Cette offre longue durée, encore rare en Belgique, vise principalement les primo-acquéreurs. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : 63 % des acheteurs qui financent leur premier bien via P&V choisissent un prêt sur 40 ans, un taux inédit sur le marché.
Mais la véritable surprise provient d’un segment précis : les femmes célibataires. Parmi celles qui achètent leur première habitation avec P&V, 82 % optent pour un crédit hypothécaire de 40 ans, un pourcentage nettement supérieur à la moyenne. P&V avoue d’ailleurs ne pas avoir d’explication définitive à cette tendance, mais elle reflète clairement les nouveaux profils d’acheteurs et les stratégies financières adoptées pour contourner les limites du marché.
Autre élément clé : 48 % des emprunteurs choisissent un crédit combiné, incluant une enveloppe supplémentaire pour des travaux de rénovation. Ils disposent ainsi de deux ans pour utiliser ce budget, ce qui permet de moderniser ou d’améliorer la performance énergétique du logement, un critère devenu central dans le cadre des normes énergétiques européennes.
Des conditions attractives malgré un coût total plus élevé
Le crédit hypothécaire sur 40 ans proposé par P&V présente plusieurs avantages qui expliquent son succès. Les mensualités sont souvent inférieures au loyer d’un bien comparable, ce qui motive de nombreux jeunes à acheter plutôt que louer. Le montant moyen emprunté atteint 247.000 euros, pour une mensualité de 1.072 euros, un niveau généralement inférieur au coût d’une location dans les grandes villes belges.
Pour encourager les primo-acquéreurs, P&V applique un taux de base de 4,45 %, mais plusieurs réductions peuvent être obtenues :
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–0,30 % pour l’achat d’une première habitation propre,
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rabais pour la souscription d’assurances,
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réduction pour un bon score énergétique.
Le crédit peut être contracté à taux fixe ou variable, avec une variation limitée à ± 3 %. Cette sécurité attire les acheteurs soucieux de protéger leur budget sur le long terme.
Cependant, cette formule présente aussi des inconvénients. Un prêt sur 40 ans signifie plus d’intérêts et une assurance solde restant dû plus coûteuse. Les emprunteurs remboursent le capital plus lentement, ce qui augmente le coût total du crédit. Mais pour beaucoup, l’accès immédiat à la propriété prime sur cette contrainte financière.
En moyenne, les clients souscrivent ce prêt vers 30 ans, afin de garantir une fin de remboursement avant l’âge limite de 70 ans imposée par P&V.
Un modèle inspiré du nord de l’Europe
Alors que la plupart des banques belges se limitent à des durées de remboursement de 20 à 25 ans, ou exceptionnellement 30 ans, P&V innove avec un crédit de 40 ans. Ce modèle n’est pas une fantaisie : il est courant en Scandinavie, où les produits financiers longue durée sont mieux établis.
P&V finance actuellement un peu moins de 1.000 prêts par an, un chiffre en croissance régulière grâce à la popularité de cette formule et à la demande croissante d’options abordables pour les jeunes travailleurs et les célibataires.
Conclusion : un produit qui répond à une réalité économique moderne
Le crédit hypothécaire sur 40 ans s’impose progressivement comme une solution adaptée au marché immobilier actuel. Les femmes célibataires, particulièrement nombreuses à y recourir, y voient un moyen concret de devenir propriétaires malgré des revenus souvent inférieurs à ceux des ménages doubles.
Avec des mensualités plus accessibles, une flexibilité accrue et des conditions attractives, cette formule longue durée pourrait bien devenir un standard dans les prochaines années, à mesure que les prix de l’immobilier continuent de grimper.
