Des révélations troublantes sur les exportations d’armes
Une enquête du magazine Médor a révélé que le Ministre-Président wallon, Elio Di Rupo, a autorisé l’exportation d’armes vers l’Arabie saoudite malgré les avis négatifs de la commission d’avis. Amnesty International, la CNAPD, la Ligue des Droits Humains et Vredesactie dénoncent un manque de transparence dans l’octroi des licences d’exportation d’armes en Wallonie. Les autorités régionales ne respecteraient pas les règles établies par le décret sur les exportations d’armes, laissant toute la décision entre les mains du Ministre-Président, sans véritable contrôle parlementaire ni information claire pour la société civile.
Un système opaque facilitant des décisions controversées
L’enquête met en lumière des pratiques discutables, notamment l’octroi de licences en 2019 pour des ventes à l’Arabie saoudite, malgré des avertissements concernant leur utilisation potentielle dans le conflit au Yémen. Ce conflit, mené par une coalition dirigée par l’Arabie saoudite depuis 2015, est qualifié par l’ONU de « pire crise humanitaire au monde ». Pourtant, la Wallonie avait officiellement affiché sa volonté de ne plus vendre d’armes aux pays violant le droit international humanitaire, ce qui soulève une contradiction flagrante dans les décisions du gouvernement.
Vers une réglementation plus stricte ?
Face à ces révélations, Amnesty International et d’autres organisations demandent plus de transparence et de contrôle dans l’exportation d’armes wallonnes. Ils insistent sur la responsabilité des entreprises d’armement, notamment la FN Herstal, détenue par la Région wallonne, qui aurait poursuivi ses exportations vers l’Arabie saoudite malgré l’expiration de certaines licences. En réponse, ces organisations ont engagé une action en justice et lancé une pétition exigeant qu’Elio Di Rupo respecte les règles en vigueur et garantisse une transparence accrue. La Wallonie, acteur majeur du commerce des armes, est désormais sous pression pour réformer ses pratiques et aligner ses décisions sur le respect des droits humains.