Coréalisé par le « Théâtre National Wallonie-Bruxelles » et le « KunstenFestivaldesArts », adapté d’un roman puissant – « Les Jours de mon Abandon », traduit dans une quarantaine de langues, édité en français par « Gallimard », dans sa collection « Folio » – d’une autrice italienne, connue sous son pseudonyme, Elena Ferrante (°Naples/1943), le « Théâtre de Namur » nous propose de découvrir , du jeudi 17 jusqu’au samedi 19 avril, l’adaptation théâtrale de ce roman, mise en scène par l’actrice italo-belge Gaia Saitta (°1978).

Synopsis : « Turin, fin des années 90. Olga a 40 ans et deux enfants. Mariée à Mario, ingénieur, elle a renoncé à ses aspirations de jeunesse et tente de mener une vie en adéquation avec ce que la société lui impose. Jusqu’à ce que, subitement, son mari la quitte pour une fille plus jeune. Dévastée, elle sombre peu à peu dans la folie, étant confrontée à ses démons intérieurs et à un monde qui semble se liguer contre elle … » … »
Face à la scène de la Grande Salle du « Théâtre de Namur », nous sommes entraînés dans la spirale extraordinaire de la transformation d’Olga, cette mère et épouse « parfaite », qui se transforme en femme révoltée et scandaleuse, dont la langue se déchaîne et nous bouleverse.

Là où cette pièce pourrait se résumer à feuilleton des plus pathétiques, l’autrice nous donne à voir la face cachée du récit, nous prenant par la main et nous emmenant à la rencontre d’une autre Olga, … une « Médée » contemporaine, qui n’a plus besoin de tuer pour exister, qui, enfin libérée, délaisse un corps opprimé pour un corps résistant. Un jour de lucidité après une vie passée dans les carcans, un jour de renaissance où tout est à reconstruire, à réécrire, ce à quoi nous assistons, dispersés sur le plateau et dans la salle.
Non contente de réaliser la mise-en-scène de « Les Jours de mon Abandon », Gaia Saitta –diplômée, à Rome, en 2003, du « Conservatoire National d’Art Dramatique ‘S. D’Amico’ », et licenciée en Sciences de la Communication, à l’ « Università LUMSA » – interprète le rôle d’Olga.

La saison dernière, le « Théâtre de Namur » l’avait déjà accueillie, comme metteuse-en-scène et actrice de « Je crois que dehors c’est le Printemps », de Giorgio Barberio Corsetti et d’elle-même, qui fut à l’affiche, durant trois semaines, en 2023, au « Festival d’Avignon », sur la scène du « Théâtre des Doms », ce spectacle ayant ému, impressionné, transporté tant le public que la presse. Ainsi, dans « Le Bruit du OFF Tribune », nous pouvions lire : La présence flamboyante de Gaia Saitta, et la maîtrise de son art, nous offrent un grand moment d’empathie, sans jamais sombrer dans le pathos ou l’émotion facile.
Pour « Les Inrockx » : « Partant d’un tragique fait divers, l’actrice, Gaia Saitta, rend un vibrant hommage à la vie. »
C’est donc avec un grand plaisir que nous la retrouverons dans « Les Jours de mon Abandon », pièce recommandée dès 16 ans, du jeudi 17 jusqu’au samedi 19 avril, elle que nous avions déjà pu découvrir, au « FIFF » (« Festival International du Film Francophone »), en 2014, comme actrice de cinéma, dans le court métrage « The Dancing » (Edith Depaule/Belgique/2014/17′), après qu’en 2012, elle ait co-fondé « If Human », un collectif d’artistes internationaux, en résidence aux « Halles de Schaerbeek ».
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Yves Calbert.