Moins de morts sur les routes belges… sauf à Bruxelles

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Bruxelles, exception préoccupante : les décès doublent

Alors que le reste du pays affiche des progrès, la Région de Bruxelles-Capitale connaît une évolution à rebours. Le nombre de morts sur les routes y a doublé, passant de 5 à 10 victimes en un an, soit une hausse de 100 %. Ce chiffre reste faible en valeur absolue, mais il contraste fortement avec la tendance nationale et suscite de nombreuses interrogations.

VIAS souligne que certains de ces décès impliquaient des poids lourds, un type d’accident dont les causes ne sont pas encore clairement établies. Cela met en lumière des failles potentielles dans la cohabitation entre différents types de véhicules et usagers dans un environnement urbain dense. La mobilité bruxelloise est en effet de plus en plus variée, entre voitures, cyclistes, piétons, trottinettes, bus, camions et trams. Ce brassage de mobilités peut générer des situations dangereuses, surtout si les règles de priorité ou de vitesse sont mal respectées ou mal comprises.

Les associations de défense des usagers de la route, comme Mauto Défense, plaident pour une meilleure prévention et formation des conducteurs. VIAS va dans le même sens, tout en soulignant la nécessité de mieux encadrer légalement les nouvelles formes de mobilité, comme les trottinettes électriques et les vélos partagés. Dans une ville comme Bruxelles, où les transports alternatifs sont de plus en plus utilisés, la sécurité de tous passe par une adaptation rapide des réglementations.

Cette situation rappelle que les résultats globaux ne doivent pas faire oublier les spécificités locales, ni masquer les zones à risque où des efforts particuliers doivent être déployés. Le cas bruxellois appelle des réponses concrètes, tant sur le plan de la gestion du trafic que sur celui de l’aménagement urbain.

Motards, trottinettes et jeunes conducteurs : des évolutions contrastées

Au-delà des régions, les chiffres 2024 révèlent aussi des tendances contrastées selon les catégories d’usagers. Les motards, par exemple, voient leur situation se détériorer : 55 décès ont été enregistrés en 2024, contre 49 l’année précédente. La Wallonie est particulièrement touchée, avec 30 victimes, ce qui s’explique en partie par la popularité de ses routes sinueuses auprès des amateurs de deux-roues. Malgré les campagnes de prévention, cette catégorie reste vulnérable, et des efforts supplémentaires seront nécessaires pour améliorer leur sécurité.

Du côté des trottinettes électriques, les décès ont doublé, passant de 2 à 4. Même si le chiffre reste faible, il reflète une évolution préoccupante. Les trottinettes sont désormais omniprésentes dans les villes, mais leur usage reste souvent anarchique. L’introduction de règles plus strictes à l’été 2022 – notamment en matière de vitesse, de stationnement et d’âge minimum – ne semble pas encore produire les effets escomptés. Le partage de la voie publique avec des engins parfois imprévisibles nécessite une vigilance accrue, tant de la part des utilisateurs que des autorités.

En revanche, certaines nouvelles sont encourageantes. Les cyclistes ont été moins touchés en 2024, avec 80 décès contre 96 en 2023. Ce recul s’explique sans doute par une meilleure infrastructure cyclable, notamment en Flandre, ainsi qu’un comportement plus prudent des usagers. Autre bonne nouvelle : le nombre de jeunes conducteurs impliqués dans des accidents mortels a fortement diminué, passant de 59 à 48 décès. Il s’agit du chiffre le plus bas depuis au moins dix ans, ce qui témoigne de l’impact positif des campagnes de sensibilisation, des formations à la conduite défensive et peut-être aussi des avancées technologiques dans les véhicules récents.

Enfin, même si la baisse est plus modeste, les piétons continuent de représenter environ 16 % des victimes de la route. Cette part reste élevée et rappelle que les usagers les plus vulnérables doivent rester au cœur des politiques de sécurité.

Conclusion :

Si l’année 2024 marque un progrès historique en matière de sécurité routière en Belgique, elle n’efface pas les défis qui restent à relever. La hausse des décès à Bruxelles, l’augmentation des victimes parmi les motards et les usagers de trottinettes, montrent qu’une vigilance constante est nécessaire. La généralisation de nouvelles mobilités, les particularités régionales et la diversité des usagers impliquent des réponses ciblées, adaptées et continues. L’objectif d’atteindre une route sans victime passe par une politique ambitieuse, équilibrée entre prévention, réglementation et aménagement du territoire.