En 2023, le nombre de naissances a de nouveau baissé en Région bruxelloise. Seulement 13 987 bébés sont nés. C’est 757 de moins qu’en 2022 et 4 600 de moins qu’en 2010, année record. Depuis près de dix ans, les Bruxelloises ont de moins en moins d’enfants et ce phénomène s’accélère. Avec un taux de fécondité historiquement bas, la Région bruxelloise connaît ainsi une situation démographique inédite. Dans son Focus n°69, l’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA) étudie les causes de cette baisse de la fécondité.
La fécondité n’a jamais été aussi basse
Le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants reste stable mais le nombre de naissances en Région bruxelloise diminue depuis dix ans. Cette baisse des naissances est donc due à la réduction significative de la fécondité des Bruxelloises, c’est-à-dire du nombre moyen d’enfants qu’elles mettent au monde. Aujourd’hui, une femme bruxelloise donne naissance en moyenne à 1,37 enfant. Ce chiffre, le plus bas jamais enregistré dans la Région, est désormais inférieur à celui des autres régions du pays. En comparaison, en 2007, une femme bruxelloise donnait naissance à 2,08 enfants en moyenne.
Pourquoi cette baisse de la fécondité ?
L’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA) a identifié quatre raisons majeures à cette baisse dans son Focus n°69 :
– Un contexte mondial incertain
Face à l’instabilité économique, géopolitique et climatique, de plus en plus de couples choisissent de repousser l’arrivée d’enfants, voire d’en limiter le nombre. Cette prudence, liée au contexte mondial, joue ainsi un rôle clé dans la baisse de la fécondité.
– Une parentalité plus tardive
Les Bruxelloises deviennent mères de plus en plus tard. Or, si les naissances chez les jeunes femmes diminuent fortement, elles ne sont pas compensées par une forte augmentation chez les femmes plus âgées. Résultat : une baisse de la fécondité et moins de bébés à Bruxelles.
– La migration vers la périphérie bruxelloise
La Région bruxelloise est au cœur d’un vaste processus de périurbanisation qui s’étend en Flandre et en Wallonie. De plus en plus de ménages, ayant leurs enfants plus tard, quittent Bruxelles pour s’installer en périphérie avant de fonder une famille. Cette migration favorise la fécondité en périphérie, où elle est plus élevée que dans la capitale.
– L’évolution de la population étrangère
À Bruxelles, 45 % des femmes en âge d’avoir des enfants (de 15 ans à 49 ans) sont de nationalité étrangère. Ces dernières années, leur fécondité a baissé, même légèrement plus que celle des femmes belges. C’est notamment lié au changement dans la composition de la population étrangère en Région bruxelloise. Les populations arrivées ces dix dernières années à Bruxelles proviennent essentiellement d’Europe. Ces familles ont en général moins d’enfants que les familles issues des précédentes vagues d’immigration. Cette évolution de la population étrangère explique donc en partie la baisse de la fécondité.
– Source : IBSA