L’événement de haut niveau ‘BBNJ – From multilateral success to game-changer for the ocean’ a mis l’accent sur l’importance d’obtenir une ratification et une mise en œuvre rapides de la convention des Nations unies sur la biodiversité marine dans les zones en dehors des juridictions nationales (BBNJ – Biodiversity Beyond National Jurisdiction). Cet accord est un élément essentiel pour parvenir à protéger 30 % des océans d’ici à 2030.
Des dizaines de décideurs politiques, de scientifiques, de représentants de la jeunesse, d’ONG et d’organisations internationales se sont réunis à Bruxelles le 7 mars pour discuter de la protection des océans. Le Prince Albert II de Monaco, connu pour son engagement en faveur de l’environnement marin, a clôturé la réunion.
« Après plus de 17 ans de négociations, l’accord BBNJ a finalement été signé au printemps 2023 », explique Sophie Mirgaux, envoyée spéciale belge pour l’océan (SPF Santé publique). « Cet accord représente un progrès énorme pour la protection des océans. Il nous garantit la possibilité de créer des aires marines protégées dans les eaux internationales ». Près de 90 états (dont la Belgique) ont déjà signé l’accord, première étape pour la conclusion d’une convention internationale. L’accord doit maintenant être ratifié par au moins 60 de ces états pour que celui-ci entre en vigueur. Le 22 janvier, l’État insulaire de Palau était d’ailleurs le premier pays à ratifier l’accord BBNJ.
« La Belgique veut rester dans le peloton de tête », a déclaré le ministre fédéral belge de la mer du Nord, qui a ouvert la réunion. « Ce traité pour la protection des océans est une victoire pour le multilatéralisme, une victoire qui a permis à un petit pays comme le nôtre de faire la différence. Maintenant, nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. Nous devons prendre des mesures urgentes pour transformer les mots en actions ».
Un corail porteur d’un message
La réunion des “Blue Leaders” sous la présidence belge du Conseil de l’Union européenne a été organisée par le Service public fédéral Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement. Les “Blue Leaders” sont un groupe de pays qui réclament une action urgente en matière de protection des océans.
À l’occasion de cet événement, l’organisation anversoise MUCE (Muses United for Circular Economy) a créé une oeuvre d’art composée de matériaux biologiques. Ce corail artificiel a été réalisé à l’aide d’une imprimante 3D. Tous les participants à l’événement ont été invités à déposer leurs voeux pour l’océan dans le corail. Des représentants du Kenya, de Monaco, du Nigeria, du Cap-Vert, de la Commission européenne et des États membres de l’UE ont ainsi exprimé leur espoir de pouvoir offrir un avenir plus radieux pour les océans.
Tables rondes
Le premier débat de la journée a porté sur la mise en œuvre et l’impact de l’accord BBNJ. Sebastian Unger, Commissaire aux océans du gouvernement fédéral allemand, Peggy Kalas, membre de la fondation portugaise Oceano Azul, Darius Campbell, secrétaire exécutif de la Commission des pêches de l’Atlantique du Nord-Est, et Miguel de Serpa Soares, secrétaire général adjoint aux affaires juridiques et conseiller juridique des Nations Unies, ont débattu de cette question.
L’après-midi a été consacré au lien entre le climat et l’objectif 30×30. Comment parviendrons-nous à protéger 30% des océans d’ici à 2030 et comment nous assurer que cette protection sera suffisamment forte pour préserver la biodiversité ? Richard Benyon, ministre britannique en charge du Climat, de l’Environnement et de l’Énergie, les scientifiques, Jean-Pascal van Ypersele de l’UCLouvain et Yara Rodrigues de l’Instituto do Mar (IMar) du Cap Vert, ainsi que Camille Delaunoy, du Forum des Jeunes, ont échangé leurs points de vue sur ce thème important.
Le Prince Albert de Monaco
L’événement a été clôturé par le Prince Albert II de Monaco. Depuis de nombreuses années, le souverain milite activement pour la protection des océans, avec un large écho auprès du grand public. « Les océans et avec eux la planète sont à la croisée des chemins », a-t-il déclaré. « Des avancées capitales ont été réalisées dans les trente dernières années et le traité BBNJ en est un exemple très important, mais la situation des océans continue de s’aggraver. Il faut donc des actions plus ambitieuses, plus innovantes et plus adaptées à la réalité des changements que nous voyons à l’œuvre. »
Enfin, le premier ministre belge a également appelé à une action urgente. Ce faisant, il a souligné que la Belgique est candidate pour accueillir le secrétariat de la convention BBNJ à Bruxelles. « Nous sommes convaincus que nous pourrons ainsi mieux canaliser les efforts collectifs de protection des océans », a déclaré le premier ministre.