De fait, dans la ville du renommé « Musée Magritte, voici que la société belge « Exhibition Hub » nous propose, avec la collaboration de la « Fondation Magritte« , de vivre une expérience immersive de qualité, prolongée jusqu’au vendredi 28 février, au sein de la « Galerie Horta », sise dans la « Gare Centrale », avec une entrée située au N° 116 de la rue du Marché aux Herbes
La magie du parcours opère dès les premières foulées, nous plongeant dans les nuages, de la tête aux pieds, avant de se prolonger, à travers cieux, jusqu’à la célèbre porte de son oeuvre, reproduite pour la circonstance, « La Réponse imprévue » (1932), aucune peinture originale n’étant exposée.
Les transatlantiques pour le spectacle immersif © Photo : Louise Servan/« Exhibition Hub »
… Et nous voici arrivés dans la grande salle immersive, d’une superficie de 1.000 m2, où des transatlantiques aux couleurs des oeuvres de René Magritte (1898-1967) nous attendent. Confortablement installés, nous profitons d’un spectacle de 35 minutes, retraçant l’évolution de l’art du peintre belge, dans une impressionnante rétrospective visuelle.
Spécialiste de l’oeuvre de René Magritte, Julie Waseige, co-commissaire de cette « Expérience immersive », nous confia : « De ‘L’Empire des Lumières’ jusqu’au « Fils de L’Homme », en passant par « La Trahison des Images », ce sont autant de tableaux iconiques (présents dans la « Galerie Horta »). »
Spectacle immersif (René Magritte) © « Exhibition Hub » © Photo : Fabien Sebo
Si sa période de travail la plus connue est celle de l’après deuxième guerre mondiale, nous trouvons, ici, l’ensemble de son parcours, depuis ses débuts.
Spectacle immersif (René Magritte) © « Exhibition Hub » © Photo : Fabien Sebo
Au détour de quelque 300 œuvres sélectionnées avec soin, “Magritte : The Immersive Experience” est une rétrospective assez complète de l’univers du maître … Dévoilant ses créations emblématiques mais aussi des aspects méconnus de l’art de René Magritte, nous découvrons, ainsi, une seconde salle immersive, certes plus petite, mais non moins importante, dédiée entièrement à « La Fée ignorante » (1957), une oeuvre de René Magritte, conservée au « Palais des Beaux-Arts », à Charleroi, peu connue du grand public, bien qu’étant considérée comme un chef d’oeuvre de ce peintre.
Comme Lisa Giocondo fut la modèle de Léonard de Vinci (Leonardo di ser Piero da Vinci/ 1452-1519), c’est une Bruxelloise, la fille du Baron Pierre Crowet, ami, depuis les années ’20, de René Magritte, Anne-Marie Gillion Crowet, qui devint « La Fée ignorante », dont la beauté est magnifiée par l’ombre d’une étrange « lumière noire », qui fut la muse du peintre. En 2017, à notre collègue Michel Boufioux, pour « Paris-Match », elle confia : « (Ce fut) une rencontre surréaliste ? Oui, c’est le terme ! Quand je suis arrivée, j’étais troublée, j’avais la frousse. Comment devais-je me comporter ? Il m’a dit très simplement de m’assoir sur un tabouret qui se trouvait au milieu de son salon … A ma droite, mon regard fut littéralement capté par le cheval d’une toile, dont les yeux et les cheveux étaient ceux d’une femme. J’étais fascinée, comme envoûtée. Il s’est mis à rire et il m’a dit : ‘Tu vois, je te peignais déjà avant de te connaître’. De fait, le regard de cet étrange animal aurait pu être le mien … C’était le mien ! En réalité, mon visage semble déjà se retrouver dans des œuvres antérieures à notre rencontre, comme si j’étais la femme qu’il avait toujours peinte. »
Salle immersive « La Fée ignorante » © « Exhibition Hub » © Photo : Fabien Sebo
« Rapidement, il m’a dit que je pouvais arrêter la pose car il m’avait dans son pinceau … Il serait plus juste de dire, même si c’est troublant, qu’il m’a toujours eu dans son pinceau. René Magritte disait : ‘Il est souhaitable qu’un portrait ressemble à son modèle, mais il peut arriver que le modèle ressemble à son portrait’. »
Anne-Marie Gillion Crowet & « La Fée ignorante » © Pho. : « Paris Match »/2017
Concernant la « lumière noire » de « La Fée ignorante », René Magritte écrivit : « Seule la ‘lumière noire’ est capable de déterminer le mystère. » Autre propos de l’artiste : « Parfois le nom d’un objet tient lieu d’une image« , soulignant l’importance des objets pour les surréalistes, cette « expérience immersive » étant l’un des événements de 2024, programmés à l’occasion du centenaire du« Manifeste du surréalisme », rédigé, en 1924, par André Breton (1896-1966).
Création en 3D © « Exhibition Hub » © Photo : Fabien Sebo
Si notre visite commence par une galerie de copies de ces principales oeuvres de l’artiste, elle poursuit les deux « expériences immersives » par des réalisations en 3 dimensions (3D), telle la présentation de l’atelier-bureau de René Magritte.
Création en 3D © « Exhibition Hub » © Photo : Fabien Sebo
En fin de parcours, une expérience en réalité virtuelle (non incluse dans le prix d’entrée, ce que nous pouvons regretter) nous est proposée. Pour les amateurs de la 3D, elle vaut le détour.
Comme pour la réalisation, en 2023-2024, en ce même lieu, par la même société belge « Exhibition Hub », de « Van Gogh : The Immersive Experience », consacrée au peintre néerlandais Vincent van Gogh (1953-1990), cette « expérience » mérite le détour …
René Magritte © « Exhibition Hub » © Photo : Fabien Sebo
… Maintenant, cette expérience immersive devrait se prolonger par la visite du « Musée Magritte » (ou y donner suite), vu que, selon nous, rien ne vaut la (re)découverte des oeuvres originales de René Magritte …
… Et si vivre une telle « experience » peut amener des jeunes à se rendre dans différents musées d’art, ce serait une pleine réussite !
Ouverture : jusqu’au vendredi 28 février, Prix d’entrée (n’incluant pas la vision en 3D) : le samedi et le dimanche : 18€, du lundi au vendredi : 16€ (15€90, pour les membres de groupes de minimum 8 personnes / 14€90, pour les étudiants et seniors / 12€90, de 04 à 13 ans / 0€, pour les moins de 4 ans) / 55€60, pass pour 2 adultes et 2 enfants ou jeunes {13€90, par personne}). Site web : https://magritte-expo.com/bruxelles/.
Yves Calbert.
