Le géant américain de l’e-commerce est en train de bâtir son propre réseau de sociétés de livraison de colis en Belgique, rapporte De Standaard ce vendredi. Une mauvaise nouvelle longtemps redoutée par bpost, pour qui Amazon représente un colis sur cinq à Bruxelles et en Wallonie.
Cela fait désormais plusieurs semaines qu’Amazon fait livrer une partie de ses colis dans notre pays par son propre réseau de coursiers, écrit le quotidien flamand. Jusqu’alors, bpost assurait l’écrasante majorité des livraisons de la plateforme d’e-commerce, en particulier à Bruxelles et en Wallonie où Amazon est bien plus populaire qu’en Flandre. « Un seul partenaire ne peut pas continuer à répondre à la demande croissante de colis », a expliqué la porte-parole Julie Valette pour justifier le souhait de l’entreprise américaine de collaborer avec d’autres partenaires en Belgique. Car contrairement à ce que fait la société fondée par Jeff Bezos sur d’autres marchés, notamment aux États-Unis, Amazon n’emploie pas (encore ?) son propre personnel de livraison dans notre pays. Pour le moment, la plateforme prévoit uniquement de s’associer à plusieurs sous-traitants locaux, qu’elle entend gérer elle-même.
Tous les colis ne se valent pas
Toujours selon Julie Valette, bpost va demeurer « un partenaire clé » d’Amazon en Belgique, la porte-parole soulignant que l’expansion du réseau de coursiers ne signifiait pas nécessairement moins de colis à traiter pour la société postale belge. Des propos qui ne suffiront sans doute pas à calmer une nervosité croissante dans les rangs de bpost. La principale crainte pour l’entreprise belge serait qu’Amazon s’accorde avec d’autres sous-traitants dans les zones les plus densément peuplées, et par conséquent les plus rentables, et qu’elle se retrouve à devoir livrer les colis plus difficiles à traiter, que ce soit pour des raisons géographiques ou de volume.
Tendance et concurrence
« Amazon n’est pas la seule boutique en ligne qui prend en charge une partie des livraisons. C’est une tendance que nous observons sur le marché », a expliqué à De Standaard Veerle Van Mierlo, porte-parole de bpost. « Mais Amazon reste un client important pour nous. Le fait que l’entreprise décide de faire livrer une partie de ses colis par d’autres coursiers nous motive à offrir un service encore meilleur. » Mais toujours est-il que le changement de stratégie d’Amazon survient alors que bpost doit déjà faire face à la concurrence croissante d’autres entreprises de livraison comme PostNL ou GLS. Des acteurs qui peuvent non seulement se consacrer entièrement à la livraison de colis sans devoir s’embarrasser de celle du courrier, mais qui en plus ne rechignent pas à réduire leurs coûts en recourant à des sous-traitants indépendants… Ce qui leur vaut de faire l’objet de poursuites pour une possible fraude sociale structurelle et des contrats de travail abusifs.
Source:.gondola.be