Actu Bruxelles & WallonieAgendaSanté

Une étude sanitaire confirme que les pauvres ont plus souffert que les riches de la crise du COVID-19 en Belgique

Vos amis vont adorer ce contenu autant que vous, prêts à le partager?

Une étude sanitaire confirme que les pauvres ont plus souffert que les riches de la crise du COVID-19 en Belgique

Les inégalités sociales ont fortement influencé l’impact sanitaire de la crise COVID-19 en Belgique.

Sciensano présente les résultats finaux du projet HELICON, un programme de recherche de quatre ans consacré à l’étude des effets à long terme et indirects de la crise COVID-19 en Belgique. Ces conclusions sont partagées aujourd’hui lors de la réunion de clôture du projet à Bruxelles, réunissant chercheurs, décideurs politiques et experts en santé publique. Les résultats montrent que la pandémie n’a pas touché tous les groupes de population de manière égale : les groupes socialement et économiquement vulnérables ont systématiquement subi la charge la plus élevée.

 

L’étude révèle que les communes les plus défavorisées ont enregistré des taux d’infection COVID-19 nettement plus élevés. L’adhésion à la vaccination était systématiquement plus faible parmi les jeunes adultes, les hommes, les personnes issues de l’immigration et celles disposant d’un revenu ou un niveau d’éducation plus faible. De plus, les personnes âgées et les populations vulnérables ont également été hospitalisées plus souvent, et ces groupes ont présenté une surmortalité nettement plus élevée.

 

Les complications à long terme après une hospitalisation COVID-19 n’étaient pas réparties équitablement. Les patients ayant survécu à une forme sévère de COVID-19 présentaient un risque accru de complications cardiovasculaires et pulmonaires, avec une probabilité encore plus élevée chez les personnes à statut socioéconomique défavorisé. La mortalité à l’hôpital était également plus importante parmi les patients moins diplômés, à plus faibles revenus, sans emploi ou vivant en collectivité.

 

HELICON montre également que la pandémie a perturbé des soins essentiels non liés au COVID-19. En Belgique, les retards de diagnostic du cancer ont eu un impact limité mais mesurable sur la santé et l’économie, révélant des fragilités dans la continuité des soins en période de crise sanitaire.

 

« HELICON a fourni des preuves solides et utiles aux décideurs sur la manière dont les facteurs sociaux et démographiques ont façonné l’impact sanitaire de la crise COVID-19 », déclare Laura Van den Borre, coordinatrice du projet chez Sciensano. « Ces connaissances sont essentielles pour construire des systèmes de santé plus équitables et résilients, et pour renforcer la préparation aux futures urgences de santé publique. »

 

Leçons pour améliorer la préparation aux pandémies futures

Les conclusions d’HELICON soulignent l’importance de renforcer la prévention, de soutenir les groupes vulnérables par des soins primaires et communautaires solides, d’améliorer l’accès à des données de santé interopérables et disponibles en temps opportun, et de renforcer la traduction des preuves scientifiques dans les politiques et pratiques.

 

Sciensano met déjà en œuvre plusieurs de ces recommandations à travers des initiatives en cours telles qu’EPI-LINK, une nouvelle infrastructure de recherche de couplage de données pour la surveillance des maladies infectieuses, la vaccination, la mortalité et les indicateurs socioéconomiques, ainsi que par l’élargissement du suivi des inégalités sociales en matière de santé et de mortalité.

Nous remercions tous les partenaires et collaborateurs d’HELICON pour leur engagement et leurs contributions précieuses tout au long du projet.

 Sciensano