Belgique 2025-2026 : Le grand tournant fiscal — toutes les nouvelles taxes qui vont changer la vie des citoyens
Belgique 2025-2026 : Le grand tournant fiscal — toutes les nouvelles taxes qui vont changer la vie des citoyens
Alors que l’année 2025 touche à sa fin, la Belgique entre dans une phase de transformation fiscale sans précédent. Après plusieurs mois de négociations difficiles, le gouvernement fédéral a enfin scellé un accord budgétaire majeur, un compromis complexe censé résorber le déficit et réorganiser en profondeur la structure des recettes publiques. Les mesures annoncées sont nombreuses, ambitieuses, parfois controversées, et surtout : elles touchent pratiquement chaque citoyen, du consommateur au petit indépendant, de l’investisseur à la famille moyenne.
Selon Reuters, cet accord vise à rééquilibrer un budget fragilisé depuis plusieurs années, avec un effort combinant économies et nouvelles recettes fiscales dans des proportions proches de 60/40 .
Ce texte se penche en profondeur sur les nouvelles taxes, les hausses de TVA, les accises énergétiques, les taxes sur le transport, les mesures concernant le capital, ainsi que les réactions et les impacts attendus pour les ménages et les entreprises. Un panorama complet, essentiel pour comprendre ce qui attend la Belgique dès 2026 — et parfois même avant.
Un budget sous pression : pourquoi tant de nouvelles taxes ?
La Belgique connaît depuis plusieurs années un déficit structurel problématique. Les dépenses augmentent plus vite que les recettes, et la dette publique continue de peser lourdement. Les institutions internationales, dont la Commission européenne, rappellent régulièrement la nécessité d’un assainissement budgétaire. Dans ce contexte, le gouvernement fédéral n’avait guère le choix : soit réduire massivement les dépenses publiques, soit augmenter les recettes, soit — ce qui fut choisi — combiner les deux.
Selon Deloitte, une part importante des nouvelles recettes viendra de modifications fiscales ciblées, notamment via la TVA, les accises sur l’énergie, les taxes sur le transport et la révision de la fiscalité du capital .
La philosophie générale est claire : élargir la base imposable, taxer davantage certaines consommations jugées « non essentielles » ou polluantes, et moderniser la taxation de la richesse financière.
TVA : un changement profond sur les produits du quotidien
La TVA est l’un des impôts les plus visibles pour les citoyens car elle affecte directement le prix des biens et services. Dans l’accord budgétaire 2025-2026, plusieurs taux réduits disparaissent ou sont réhaussés.
1. Hébergements touristiques : de 6 % à 12 %
Les hôtels, campings, chambres d’hôtes et autres hébergements touristiques passent de 6 % à 12 %, ce qui entraînera inévitablement une hausse du prix des nuitées.
La mesure est confirmée par Belga News Agency, qui évoque une volonté du gouvernement de réaligner la TVA sur les standards européens .
2. Restauration à emporter et take-away : 6 % → 12 %
Les repas à emporter, qui bénéficiaient depuis des années d’un taux réduit, voient désormais la TVA grimper à 12 %.
Selon les analyses fiscales KPMG, l’objectif est d’harmoniser les taux entre restauration sur place et restauration à emporter, un vieux débat fiscal en Belgique .
3. Activités sportives, loisirs et services récréatifs : 6 % → 12 %
Les abonnements sportifs, les entrées à certaines activités de loisirs et d’autres prestations récréatives seront aussi concernés par le passage à 12 %.
KPMG confirme que ce secteur, historiquement soutenu par une TVA basse, sera désormais dans le champ de la TVA « normale réduite » .
4. Produits phytosanitaires : hausse jusqu’à 21 %
Les pesticides et autres produits phytosanitaires, longtemps taxés à 6 % ou 12 % selon la catégorie, basculent désormais vers le taux standard de 21 %, afin de décourager leur utilisation.
Deloitte confirme cette mesure qui s’inscrit dans la transition écologique voulue par le gouvernement .
Ces hausses de TVA auront un impact direct sur les loisirs, les vacances, les clubs sportifs, les sorties en famille, et même certaines habitudes alimentaires. Pour les ménages modestes, cela représentera un coût supplémentaire non négligeable.
L’énergie et les carburants : des taxes plus lourdes pour une transition accélérée
Le volet énergétique du budget constitue sans doute l’un des changements les plus sensibles. Les ménages belges, déjà affectés par la volatilité des prix du gaz et de l’électricité depuis la crise énergétique de 2022, devront désormais composer avec de nouveaux ajustements fiscaux.
1. Gaz naturel : accises en hausse
Les accises sur le gaz sont augmentées progressivement. L’objectif est d’inciter à réduire la consommation de combustibles fossiles, ce qui s’inscrit dans la stratégie climatique européenne.
Deloitte détaille que ces hausses seront étalées dans le temps pour éviter un choc brutal, mais qu’elles resteront importantes .
2. Mazout de chauffage : augmentation également
Le mazout, encore utilisé dans de nombreux foyers ruraux, n’échappe pas à la hausse des droits d’accise. Une décision qui risque d’alourdir la facture hivernale des ménages.
Selon les analyses fiscales, le gouvernement veut accélérer la transition vers les pompes à chaleur et les solutions électriques.
3. Carburants pour véhicules : diesel et essence plus taxés
Les droits d’accise sur les carburants routiers augmentent également.
Un signal clair : le gouvernement souhaite réduire la dépendance à la voiture thermique, même si cette mesure touchera fortement les travailleurs qui utilisent leur véhicule pour se rendre au travail.
4. Électricité : légère baisse d’accise
À l’inverse, l’accise sur l’électricité pour un usage résidentiel sera légèrement diminuée.
Deloitte confirme que cette baisse est plus symbolique que réellement compensatoire par rapport aux hausses du gaz et du mazout .
Transport et mobilité : quand prendre l’avion ou commander un colis coûte plus cher
1. Taxe sur les vols au départ de la Belgique : vers 10 € par passager
La taxe d’embarquement augmentera progressivement pour atteindre 10 € par passager à partir de 2027.
Visahq rapporte que cette taxe, doublée par rapport aux anciennes valeurs, devrait renchérir le coût des billets d’avion et pénaliser particulièrement les vols courts ou les voyages low-cost .
2. Taxe de 2 € sur les colis hors UE
Toute livraison d’un colis provenant de pays hors Union européenne sera désormais soumise à une taxation forfaitaire de 2 €.
Deloitte Legal a confirmé cette mesure, présentée comme un moyen d’équilibrer la concurrence entre e-commerce européen et non européen .
Cette taxe impactera directement les personnes qui commandent fréquemment sur des plateformes comme AliExpress, Shein, Temu, etc.
Les taxes sur le capital et la finance : une révolution silencieuse
C’est probablement le volet le plus sensible pour les investisseurs et les épargnants.
1. Taxe sur les plus-values financières
Une taxe de 10 % sur les plus-values financières est introduite pour les particuliers.
C’est une petite révolution en Belgique, où les plus-values sur actions étaient généralement exemptées.
My957 confirme que cette mesure touche la plupart des gains réalisés sur actions, obligations et produits financiers .
2. Révision du régime des dividendes
Le régime participation et le traitement fiscal des dividendes versés par les sociétés ont été révisés.
DLA Piper rapporte que de nouvelles conditions d’accès et des ajustements techniques ont été introduits, notamment pour lutter contre les montages fiscaux agressifs .
3. Taxe bancaire : une nouvelle contribution du secteur financier
Le gouvernement instaure une taxe visant les grandes institutions de crédit pour un rendement proche de 150 millions € par an.
Selon Deloitte, cette mesure vise à faire contribuer davantage le secteur financier à l’effort budgétaire global .
Un impact significatif sur la vie quotidienne
Entre la hausse des TVA, les accises énergétiques, les taxes sur le transport et les nouvelles contributions sur le capital, presque tous les aspects de la vie quotidienne seront touchés.
Le coût de la vie augmentera : loisirs, voyages, énergie, repas à emporter, activités sportives, vacances, carburant… rien n’y échappe.
Selon Le Vif, cet accord budgétaire repose sur 9,2 milliards d’euros d’efforts cumulés, dont une grande partie provient de ces nouvelles recettes fiscales .
Les critiques : associations, syndicats et économistes s’inquiètent
Plusieurs organisations soulignent que ces mesures touchent plus durement les classes moyennes et les ménages modestes.
Les hausses de TVA sur les loisirs, la restauration et les activités sportives sont perçues comme socialement régressives.
Les hausses d’accise sur le mazout et le gaz inquiètent également dans les régions rurales où les alternatives énergétiques sont encore limitées.
Certaines critiques portent aussi sur la taxe sur les colis, jugée pénalisante pour les ménages à faibles revenus qui achètent des produits bon marché hors UE.
Conclusion : une Belgique profondément transformée par sa nouvelle fiscalité
Le budget 2025-2026 marque un tournant majeur dans la politique fiscale belge.
Avec des hausses ciblées de TVA, de nouvelles taxes sur les carburants et l’aviation, une taxation renforcée du capital et l’introduction d’une taxe sur les colis internationaux, la Belgique s’oriente vers un modèle fiscal davantage centré sur la consommation, l’énergie et la richesse financière.
Reste à voir si cette réforme permettra réellement de stabiliser les finances publiques sans alourdir excessivement la charge sur les ménages. Ce qui est certain, c’est que le paysage fiscal belge ne sera plus jamais le même.

