un automne difficile en Belgique, mais l’Europe espère un rebond dès 2026

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 Marché automobile 2025 : la Belgique en panne, l’Europe souffle avant le rebond de 2026

Les immatriculations de voitures neuves continuent de fléchir en Belgique, plombées par un marché du leasing en recul. Pourtant, à l’échelle européenne, plusieurs signaux positifs laissent espérer un redressement dès 2026. Les analystes y croient pour une série de raisons, malgré un contexte encore fragile.

 Un automne difficile pour le neuf en Belgique

Le mois d’octobre 2025 n’aura pas inversé la tendance sur le marché automobile belge.
Selon les chiffres du SPF Mobilité et de la FEBIAC, 33.955 voitures neuves ont été immatriculées, soit une baisse de -6,8% par rapport à octobre 2024.
Sur les dix premiers mois de l’année, la contraction reste marquée à -9%, même si le rythme du recul ralentit légèrement depuis la rentrée.

Le segment des voitures de société, habituellement le moteur du marché belge, est le principal frein : -10% sur un an, avec seulement 20.726 immatriculations contre plus de 23.000 en 2024.
La clientèle privée, en revanche, reste stable avec 13.229 nouvelles immatriculations, un niveau quasi identique à celui de l’an dernier.

Côté motorisations, la transition s’accélère :

  • Essence : 38,5 %

  • Électrique : 36,4 % (en nette progression)

  • Diesel et hybride : en recul

Mais les aides publiques à la transition restent jugées insuffisantes par les professionnels du secteur.

 Le marché de l’occasion : stable, mais un parc qui vieillit

Si le neuf peine à redémarrer, l’occasion maintient le cap.
D’après TRAXIO, 65.351 voitures d’occasion ont changé de mains en octobre 2025, soit une baisse modérée de -2,8%.
Sur les dix premiers mois de l’année, le marché progresse légèrement de +0,5%, avec plus de 621.000 véhicules revendus.

Désormais, près de deux immatriculations sur trois concernent un véhicule d’occasion (63,5% en 2025, contre 58,4% deux ans plus tôt). Cette évolution s’explique par :

  • Des taux de crédit élevés

  • Des prix record sur le neuf

  • Une prudence des ménages face à l’inflation

Mais cette vitalité cache un revers : le vieillissement rapide du parc automobile.
L’âge moyen des voitures revendues atteint 9 ans et 10 mois, et plus de 22 % dépassent les 15 ans.
Ce phénomène ralentit la décarbonation du parc, même si certains rappellent qu’une voiture non remplacée est aussi une voiture non produite — un argument rarement intégré dans les bilans carbone officiels.

Côté motorisations :

  • Essence : 55,8 %

  • Diesel : 26,4 %

  • Hybride : 13 %

  • Électrique : seulement 4,3 %

Selon Filip Rylant (porte-parole de TRAXIO), « le marché reste stable, mais l’attentisme domine. Il faudra voir si les promotions pré-Salon de l’Auto 2026 relanceront la dynamique. »

 L’Europe automobile entre prudence et convalescence

Ce ralentissement ne concerne pas que la Belgique : toute l’industrie européenne traverse une période d’ajustement.
Après une année 2025 marquée par des profits en recul et des réorganisations massives, les grands groupes — Volkswagen, Stellantis, Porsche, Mercedes-Benz, Renault — cherchent à stabiliser leurs résultats.

Selon Bloomberg Intelligence, 2025 marque le point bas de la rentabilité du secteur.
Les constructeurs subissent :

  • Le ralentissement du marché de l’électrique

  • Une demande chinoise en berne

  • Des droits de douane américains renforcés

  • Des tensions persistantes sur les semi-conducteurs (notamment avec Nexperia)

Malgré quelques accords récents entre les États-Unis et l’Europe, les tensions commerciales et technologiques avec la Chine demeurent, freinant la relance.

 2026 : le souffle du renouveau ?

Malgré un climat morose, les perspectives 2026 s’annoncent plus optimistes.
Depuis trois mois, les ventes européennes progressent et plusieurs signaux laissent présager un rebond durable.
Les experts anticipent une hausse des bénéfices dès 2026, portée par :

  • Des plans de réduction des coûts,

  • De nouvelles aides publiques à la transition électrique,

  • Et une rationalisation des gammes.

En Allemagne, près de 3 milliards d’euros de subventions seront injectés pour soutenir les ventes de véhicules électriques jusqu’en 2029.

Quelques signes concrets de reprise :

  • Porsche revoit à la hausse ses marges dans le luxe.

  • Volkswagen retrouve un flux de trésorerie solide.

  • Mercedes-Benz lance un plan d’économies accompagné d’un rachat d’actions de 2 milliards d’euros.

  • Stellantis regagne du terrain en Amérique du Nord grâce à ses SUV.

  • Renault, enfin, profite du succès de la Dacia Bigster (+7 % de chiffre d’affaires au 3e trimestre).

L’ensemble du secteur estime donc avoir touché le fond.
Les prochains mois diront si 2026 sera enfin l’année du vrai redémarrage pour l’automobile européenne.